Module 6 : Normes internationales et cadres juridiques en Europe

1. Cadres internationaux
1.1. Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH)
1.2. Déclaration et Programme d’action de Pékin
1.3. Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
1.4. Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes
1.5. Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant
1.6. Convention relative aux droits des personnes handicapées
1.7. Convention de 1951 relative au statut des réfugiés
1.8. Résolutions des Nations Unies
1.9. Objectifs de développement durable des Nations Unies
1.10. Convention européenne des droits de l’homme
1.11. Convention sur la cybercriminalité
1.12. Convention pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote)
1.13. Directive sur les droits des victimes
1.14. Résolution du Parlement européen (16/09/2021)

Focus sur la Convention d’Istanbul
2. Focus sur la Convention du Conseil de l’Europe

3. Cadres nationaux

Sources

Introduction
Bienvenue au Module 6 intitulé «Normes internationales et cadres juridiques en Europe». Ce module vous offrira une vue d’ensemble des cadres internationaux tels que la Convention d’Istanbul et de leur mise en œuvre, ainsi que des cadres juridiques nationaux des pays partenaires impliqués dans les projets IMPROVE et VIPROM.

Objectifs d’apprentissage

+Comprendre quels types de normes internationales et de cadres juridiques existent en Europe.

Il convient de noter que les supports d’apprentissage ne présentent pas les cadres juridiques nationaux de tous les pays européens ; ils exposent plutôt les principes généraux applicables dans certains pays (Autriche, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Portugal, Espagne, Suède).


1. Cadres internationaux

Cette section rassemble les conventions et déclarations internationales et européennes qui engagent les nations à reconnaître la violence à l’égard des femmes comme une violation des droits humains. Les pays qui ratifient ces accords s’engagent à intégrer les normes mondiales dans leurs lois nationales. De plus, des cadres stratégiques et des documents de politique ciblant la violence domestique sont inclus à titre de référence.

Normes générales

Les organisations internationales ont défini un ensemble de normes minimales que les gouvernements et les prestataires de services doivent atteindre et mettre en œuvre afin de respecter leur obligation internationale d’enquêter sur les actes de violence et de les punir, de fournir une protection aux victimes et de prévenir la violence domestique.

  • Les fondements des normes de base comprennent la confidentialité, la sûreté, la sécurité et le respect des utilisateurs de services, ainsi que l’accessibilité et la disponibilité.
  • Le soutien doit être disponible gratuitement et les interventions doivent s’appuyer sur les principes d’autonomisation et d’autodétermination.
  • Les prestataires de services doivent être compétents, sensibles au genre, bénéficier d’une formation continue, et mener leur travail conformément à des lignes directrices, des protocoles et des codes éthiques clairs, et, si possible, fournir du personnel féminin.
  • Chaque prestataire de services doit respecter la confidentialité et la vie privée des victimes et doit coopérer et se coordonner avec tous les autres services pertinents. Il doit surveiller et évaluer la prestation des services en recherchant la participation des utilisateurs.
  • L’expertise des ONG spécialisées doit être reconnue.
  • Les normes soulignent également l’importance d’une approche intégrée en matière de violence domestique. Elles insistent sur la coordination inter-agences et l’établissement de chaînes d’intervention, de processus de référencement et de protocoles.
  • La meilleure façon de fournir des services est via des «guichets uniques » ou des équipes multidisciplinaires, ainsi que des approches de « guichet unique».
  • Lorsque cela est approprié, une gamme de services de protection et de soutien devrait être située sur les mêmes lieux.

La DUDH, adoptée en 1948, établit les principes fondamentaux des droits humains. Parmi les articles pertinents, l’Article 5 souligne le droit à la liberté et à la sécurité. Il s’applique donc particulièrement au contexte des violences conjugales.
Découvrez-en plus sur la DUDH dans la vidéo suivante.1

Les images suivantes illustrent et expliquent les articles de la DUDH de manière simplifiée:

Source: United Nations. Illustrated Universal Declaration of Human Rights.www.ohchr.org/en/universal-declaration-of-human-rights/illustrated-universal-declaration-human-rights

United Nations. 1948. Universal Declaration of Human Rights (UDHR). www.un.org/en/about-us/universal-declaration-of-human-rights


Issue de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 1995, cette déclaration met l’accent sur l’importance d’éliminer les violences à l’égard des femmes, y compris dans la sphère domestique. Elle appelle à des actions stratégiques pour aborder ce problème.2

Le Programme d’action couvre 12 domaines critiques:

Source: UN Women. 12 critical areas.

Le Programme d’action de Pékin établit également un agenda pour les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé afin de protéger les droits humains des femmes et de veiller à ce que le genre soit pris en compte dans toutes les politiques et programmes nationaux, régionaux et internationaux.

Les progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Pékin (Beijing Platform for Action – BPFA) sont examinés par la Commission de la condition de la femme (Commission on the Status of Women – CSW) tous les cinq ans. À cet égard, et depuis le premier examen en 2000, les Commissions régionales des Nations Unies ont reçu pour mandat de préparer, en collaboration avec les organisations régionales, des rapports régionaux sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du BPFA. Ces rapports sont basés sur des examens nationaux menés par chacun des pays membres des Nations Unies et alimentent un rapport mondial consolidé par le Secrétariat de la CSW à ONU Femmes et présenté par le Secrétaire général à l’Assemblée générale.

À ce jour, cinq examens ont été réalisés – en 2000, 2005, 2010, 2015 et 2020 – et chacun d’entre eux a donné lieu à un document final dans lequel les pays s’engagent à poursuivre leurs efforts pour atteindre les engagements mondiaux relatifs aux droits des femmes et des filles. Le document final décrit également les actions prioritaires pour les cinq années à venir.

Source : Nations Unies. 1995. Déclaration et Programme d’action de Pékin. www.un.org/womenwatch/daw/beijing/pdf/BDPfA%20E.pdf


Adoptée en 1979, la CEDAW est un instrument clé pour la promotion des droits des femmes. L’Article 2(f) comprend l’obligation d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, y compris la violence fondée sur le genre, notamment les violences conjugales.3

La série « CEDAW en bref et concis » explique les trois principaux principes de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).

Principe I : Égalité substantielle

Principe II : Non-discrimination

Principe III : Obligation de l’État

Source : Nations Unies. 1979. Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-elimination-all-forms-discrimination-against-women


Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, la DEVAW est un document exhaustif abordant la violence à l’égard des femmes, y compris les violences conjugales. Elle appelle à l’éradication de la violence et à la promotion de l’égalité des sexes.4

Les 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre

  • Les 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est une campagne internationale annuelle qui commence le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, Journée des droits de l’homme.
  • La campagne a été lancée par des activistes lors de l’inauguration de l’Institut mondial de leadership des femmes en 1991.
  • Elle est utilisée comme stratégie d’organisation par des individus et des organisations du monde entier pour appeler à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
  • En soutien à cette initiative de la société civile, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé en 2008 la campagne UNITE d’ici 2030 pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, qui se déroule en parallèle avec les 16 Jours d’activisme.
  •  Chaque année, la Campagne UNITE se concentre sur un thème spécifique.
Source: UN Women Asia and the Pacific. In Focus: 16 Days of Activism against Gender-Based Violence.

The Global Database on Violence against Women est une ressource en ligne conçue pour fournir des informations complètes et à jour sur les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, dans les domaines des lois et politiques, de la prévention, des services et des données statistiques.

Source: United Nations. 1993. Declaration on the Elimination of Violence against Women. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/declaration-elimination-violence-against-women


La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) est un accord international juridiquement contraignant qui énonce les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de chaque enfant, indépendamment de sa race, de sa religion ou de ses capacités. Bien que principalement axée sur les droits des enfants, la CDE est pertinente dans le contexte des violences conjugales lorsqu’elles affectent les enfants. L’article 19 traite spécifiquement de la protection des enfants contre toutes les formes de violence, d’abus et de négligence.5

Vous pouvez consulter le site suivant pour découvrir les autres articles couverts (an anglais):

Source: Save the Children’s Child Rights Resource Centre. The United Nations Convention on the Rights of the Child: The Children’s Version.

Source: United Nations. 1989. Convention relative aux droits de l’enfant. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child


La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD), adoptée en 2006, met l’accent sur les droits des personnes handicapées, y compris la protection contre l’exploitation, la violence et les abus. Les personnes handicapées peuvent être particulièrement vulnérables aux violences conjugales, et la convention appelle à des mesures pour garantir leur protection.6

Dans la vidéo suivante, des personnes handicapées expliquent les droits prévus par la CRPD):

Source: United Nations. 2006. Convention relative aux droits des personnes handicapées. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-persons-disabilities


The 1951 Refugee Convention is a significant international instrument that specifically addresses the rights and protections afforded to refugees, including those who may be fleeing situations involving domestic violence or other forms of persecution. The convention outlines the rights and benefits that should be afforded to refugees, including access to the legal and health system.7

La vidéo suivante explore plus en profondeur la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés :

Trouvez plus d’informations sur la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ici: www.unhcr.org/about-unhcr/who-we-are/1951-refugee-convention

Source: UNHCR. The UN Refugee Agency. Convention and Protocol Relating to the Status of Refugees. www.unhcr.org/media/convention-and-protocol-relating-status-refugees


Diverses résolutions des Nations Unies mettent l’accent sur la protection contre la violence, en particulier la violence basée sur le genre.

La vidéo suivante explique le rôle de l’ONU dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes:

En plus de ces résolutions majeures mentionnées dans la vidéo, le sujet de la violence à l’égard des femmes a également été abordé dans plusieurs autres résolutions. Une liste complète des résolutions de l’Assemblée générale et des rapports associés sur la violence à l’égard des femmes peut être consultée sur le site de l’ONU.


L’Agenda 2030 pour le développement durable (2030 Agenda for Sustainable Development), adopté à l’unanimité par tous les États membres des Nations Unies en 2015, sert de cadre collectif pour promouvoir la paix, la prospérité et la durabilité à l’échelle mondiale. Au cœur de cet agenda se trouvent les 17 Objectifs de développement durable (ODD), qui appellent de toute urgence à une action collaborative de la part de toutes les nations, qu’elles soient développées ou en développement, dans le cadre d’un partenariat mondial. Ces objectifs reconnaissent l’interconnexion entre l’éradication de la pauvreté et de la privation, tout en soutenant des initiatives visant à améliorer la santé et l’éducation, à réduire les inégalités, à stimuler la croissance économique, à lutter contre le changement climatique et à préserver nos océans et forêts.8

Connaissez vous les 17 objectifs de développement durable?

Chaque année, le Secrétaire général de l’ONU présente un rapport annuel sur les progrès des ODD, élaboré en collaboration avec le système des Nations Unies, et basé sur le cadre d’indicateurs mondiaux et les données produites par les systèmes statistiques nationaux ainsi que les informations recueillies au niveau régional

De plus, le Rapport mondial sur le développement durable est produit tous les quatre ans pour éclairer les délibérations quadriennales de révision des ODD à l’Assemblée générale. Il est rédigé par un Groupe indépendant de scientifiques nommé par le Secrétaire général.

L’Objectif 5 des ODD se concentre sur l’égalité des sexes et l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Les violences conjugales sont étroitement liées à la réalisation de ces objectifs.

Source: United Nations. 2015. Transforming our world: the 2030 Agenda for Sustainable Development. www.sdgs.un.org/2030agenda


La Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), sous l’égide du Conseil de l’Europe, protège les droits fondamentaux. Des articles comme l’Article 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants) sont applicables aux cas de violences conjugales.9

Comment fonctionne la CEDH?

Vous trouverez ci-dessous quelques études de cas pour vous aider à comprendre comment la CEDH fonctionne en pratique:

Trouvez davantage d’études de cas sur les violences conjugales ici: www.echr.coe.int/Documents/FS_Domestic_violence_ENG.pdf

Source: European Court of Human Rights. European Convention on Human RIghts. www.echr.coe.int/european-convention-on-human-rights


Bien que principalement axée sur la cybercriminalité, cette convention du Conseil de l’Europe traite des infractions liées aux systèmes informatiques. Avec l’utilisation croissante de la technologie dans les cas de violences conjugales, il est crucial de comprendre les implications de la cybercriminalité.10

Découvrez-en plus sur la Convention de Budapest dans la vidéo suivante:

Source: Council of Europe. The Budapest Convention (ETS No. 185) and its Protocols. www.coe.int/en/web/cybercrime/the-budapest-convention


La Convention de Lanzarote a été adoptée par le Conseil de l’Europe en 2007 et est entrée en vigueur en 2010. Son objectif principal est de protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, en insistant sur la nécessité de mesures efficaces aux niveaux national et international.11

Écoutez les récits de survivants de violences faites aux enfants, y compris des histoires de violences physiques, sexuelles et psychologiques, pour comprendre l’impact durable que cela peut avoir sur les personnes.

Le documentaire du Conseil de l’Europe intitulé « Garde-moi en sécurité » illustre les bonnes pratiques mises en œuvre dans différents États membres (Islande, Chypre et France) à travers la prévention, l’éducation et la protection des victimes, ainsi que la promotion d’une justice adaptée aux enfants.

European Day for the Protection of Children against Sexual Exploitation and Sexual Abuse, celebrated each year on or around 18 November. En 2015, pour faire suite au travail important et à l’impact résultant de la Campagne UN sur CINQ (ONE in FIVE Campaign) qui s’est achevée, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a décidé d’aller un pas plus loin en instituant la première Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, célébrée chaque année le 18 novembre ou aux alentours de cette date.

Source: Council of Europe. Infographics.

Source: Council of Europe. Lanzarote Convention. www.coe.int/en/web/children/lanzarote-convention


Adoptée par l’Union européenne en 2012, la Directive sur les droits des victimes vise à établir des normes minimales concernant les droits, le soutien et la protection des victimes de crimes, y compris les victimes de violences conjugales (Victims’ Rights Directive).12

  • La Directive renforce considérablement les droits des victimes et de leurs proches en matière d’information, de soutien et de protection. Elle renforce également les droits procéduraux des victimes dans le cadre des procédures pénales.
  • La Directive exige également que les pays de l’UE veillent à ce que les agents susceptibles d’entrer en contact avec les victimes reçoivent une formation appropriée sur les besoins des victimes.
  • Les pays de l’UE devaient transposer les dispositions de la Directive dans leur législation nationale avant le 16 novembre 2015. En 2013, la Commission européenne a publié un document d’orientation pour aider les pays de l’UE dans ce processus (guidance document).
  • Le 11 mai 2020, la Commission européenne a adopté un rapport sur la mise en œuvre de la Directive sur les droits des victimes. Ce rapport évalue dans quelle mesure les États membres ont pris les mesures nécessaires pour se conformer à ses dispositions (Report on the implementation of the Victims’ Rights Directive).
  • Pour les victimes de certains crimes, l’UE a adopté des règles spécifiques. Ces règles s’appuient sur la Directive sur les droits des victimes, mais répondent plus directement aux besoins spécifiques des victimes de crimes particuliers. Une législation européenne existe pour fournir protection et soutien aux victimes de la traite des êtres humains, aux enfants victimes d’exploitation sexuelle et de pornographie enfantine, ainsi qu’aux victimes de terrorisme.
  • Afin d’aider les autorités nationales à mettre en œuvre les règles de l’UE concernant les droits des victimes, la Commission européenne a mis en place le Centre d’expertise de l’UE pour les victimes du terrorisme. Ce centre offre son expertise, des formations, des orientations et un soutien aux autorités nationales et aux organisations d’aide aux victimes (EU Centre of Expertise for Victims of Terrorism).
  • Le 24 juin 2020, la Commission a adopté sa toute première Stratégie de l’UE en matière de droits des victimes (2020-2025) pour garantir que toutes les victimes de tous les crimes dans l’UE puissent pleinement bénéficier de leurs droits. La stratégie prévoit des actions pour la Commission européenne, les États membres et la société civile sur une période de 5 ans (Directive on combating violence against women and domestic violence).
  • Le 12 juillet 2023, la Commission a proposé des amendements à la Directive sur les droits des victimes. Cette révision vise à résoudre les problèmes identifiés lors de l’évaluation de juin 2022. Les amendements concernent cinq principaux droits des victimes : l’accès à l’information, l’amélioration du soutien et de la protection, une meilleure participation aux procédures pénales et un accès facilité à l’indemnisation (Evaluation). 

Écoutez le podcast sur la politique de révision de la Directive sur les droits des victimes par le Service de recherche du Parlement européen (EPRS):

Source: European Commission. Victims’ rights in the EU. Legal and policy framework on victims’ rights. www.commission.europa.eu/strategy-and-policy/policies/justice-and-fundamental-rights/criminal-justice/protecting-victims-rights/victims-rights-eu_en


La Résolution du Parlement européen du 16 septembre 2021 sur la reconnaissance de la violence fondée sur le genre comme un nouveau domaine de criminalité répertorié à l’Article 83(1) du TFUE (2021/2035(INL)) est un exemple notable des efforts de l’Union européenne pour traiter la violence fondée sur le genre comme une catégorie spécifique de criminalité. Elle appelle la Commission européenne à proposer une législation qui classerait la violence fondée sur le genre comme un crime relevant de l’Article 83(1) du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Cette initiative vise à harmoniser les approches juridiques au sein des États membres de l’UE afin de lutter efficacement contre la violence fondée sur le genre.13

Frances Fitzgerald, qui dirige les discussions sur les nouvelles règles, explique comment l’UE entend lutter contre la violence à l’égard des femmes et les violences conjugales lors d’un échange avec Alice Cappelle, une YouTubeuse française qui crée du contenu éducatif et des essais critiques sur les droits des femmes et les questions sociales:

Source: Résolution du Parlement européen du 16 septembre 2021 avec des recommandations à la Commission sur la reconnaissance de la violence fondée sur le genre comme un nouveau domaine de criminalité répertorié à l’Article 83(1) du TFUE. www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2021-0388_EN.html


Focus sur la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et les violences domestiques (Convention d’Istanbul)

La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et les violences domestiques (Convention d’Istanbul), adoptée en 2011, traite spécifiquement de la violence fondée sur le genre, y compris les violences conjugales. Elle énonce des engagements détaillés pour les États membres visant à prévenir la violence, protéger les victimes et poursuivre les auteurs.

La Convention d’Istanbul a été ratifiée par l’Union européenne le 28 juin 2023 et est entrée en vigueur le 1er octobre 2023. Découvrez-en plus sur la Convention d’Istanbul dans la vidéo suivante:

Le 29 novembre 2023, la Commission a créé un réseau de l’UE pour la prévention de la violence fondée sur le genre et des violences domestiques. Ce réseau se réunira deux fois par an et sera composé de représentants des États membres et de parties prenantes (www.preventiongbv.eu).

Nombre total de ratifications/adhésions: 39 (Statut: janvier 2024)

Trouvez un aperçu à jour des signatures et ratifications ici.


2. Faits clés sur la Convention d’Istanbul14

Quel est l’objectif de la Convention d’Istanbul ?
  • La Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et les violences domestiques est un traité majeur des droits de l’homme établissant des normes juridiques complètes pour garantir le droit des femmes à être libres de toute violence.
  • Résultant des efforts continus du Conseil de l’Europe depuis les années 1990 pour prévenir la violence à l’égard des femmes et les violences domestiques, cet instrument juridique européen a été négocié par ses 47 États membres et adopté le 7 avril 2011 par son Comité des Ministres.
  • Elle est connue sous le nom de Convention d’Istanbul, d’après la ville où elle a été ouverte à la signature le 11 mai 2011.
  • Trois ans plus tard, le 1er août 2014, elle est entrée en vigueur après sa 10e ratification. Depuis lors, tous les gouvernements qui ont ratifié ce traité sont tenus de respecter ses obligations.
Comment la Convention d’Istanbul est-elle liée à la violence fondée sur le genre ?
  • La Convention d’Istanbul reconnaît la violence à l’égard des femmes comme une violation des droits humains et une forme de discrimination à l’égard des femmes.
  • Elle couvre diverses formes de violence fondée sur le genre contre les femmes, ce qui désigne les violences dirigées contre les femmes parce qu’elles sont des femmes ou les violences qui les affectent de manière disproportionnée.
  • La violence fondée sur le genre à l’égard des femmes diffère des autres types de violence pour la raison suivante : elle est perpétrée contre une femme à cause et en résultat de relations de pouvoir inégales entre les femmes et les hommes, qui conduisent à un statut subordonné des femmes dans les sphères publique et privée, contribuant à rendre la violence à l’égard des femmes acceptable.
  • En vertu de la convention, l’utilisation du terme « genre » vise à reconnaître comment les attitudes et perceptions nuisibles concernant les rôles et comportements attendus des femmes dans la société jouent un rôle dans la perpétuation de la violence à l’égard des femmes.
  • Cette terminologie ne remplace pas la définition biologique de « sexe », ni celles de « femmes » et « hommes », mais vise à souligner à quel point les inégalités, les stéréotypes et la violence ne proviennent pas de différences biologiques, mais de préjugés nuisibles concernant les attributs ou rôles des femmes, qui limitent leur autonomie.
  • Ainsi, la convention inscrit l’éradication de la violence à l’égard des femmes et des violences domestiques dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Plus d’informations sur la portée et les objectifs de la Convention d’Istanbul sont disponibles dans la brochure suivante :

La Convention d’Istanbul : Questions et réponses

Qui est couvert par la Convention d’Istanbul?
  • La Convention d’Istanbul est fondée sur une approche centrée sur les victimes.
  • La protection et le soutien prévus par la Convention d’Istanbul doivent être accessibles à toute femme sans discrimination, y compris en ce qui concerne son âge, son handicap, son statut matrimonial, son appartenance à une minorité nationale, son statut de migrante ou de réfugiée, son identité de genre ou son orientation sexuelle.
  • La Convention d’Istanbul reconnaît qu’il existe des groupes de femmes souvent exposés à un risque accru de violence. Ces groupes incluent, par exemple, les femmes handicapées, les femmes appartenant à des minorités nationales, les femmes LBTI (lesbiennes, bisexuelles, transgenres, intersexes), les femmes vivant en milieu rural, les femmes migrantes, les femmes demandeuses d’asile et réfugiées, les femmes sans permis de séjour, les filles mineures, les femmes âgées, les femmes sans abri, les femmes en situation de prostitution et les femmes utilisant des substances psychoactives.
  • Il est crucial de veiller à ce que les mesures visant à mettre fin à la violence fondée sur le genre s’étendent systématiquement à ces groupes de femmes, soient accessibles pour elles et adaptées à leurs besoins spécifiques.
  • Les États sont également encouragés à appliquer la Convention d’Istanbul à d’autres victimes de violences domestiques, telles que les hommes, les enfants et les personnes âgées.
Que demande la Convention d’Istanbul aux États?
  • La Convention d’Istanbul représente une avancée majeure vers une réponse globale et harmonisée pour garantir une vie sans violence à toutes les femmes et filles en Europe et au-delà.
    • Ses obligations couvrent quatre domaines d’action, souvent appelés les quatre « P » : prévenir la violence à l’égard des femmes, protéger les victimes, poursuivre les auteurs, ainsi que mettre en œuvre des politiques complètes et coordonnées liées à ces objectifs.

Les infographies (infographics) ci-dessous expliquent en détail ce que cela signifie. Si les infographies ne sont pas visibles, les infographies et une brochure (brochure) sur les quatre piliers de la Convention d’Istanbul sont disponibles sous les liens fournis.

Que criminalise la Convention d’Istanbul?

La Convention d’Istanbul spécifie plusieurs formes de violence fondée sur le genre à l’égard des femmes qui doivent être criminalisées (ou, le cas échéant, autrement sanctionnées). Il s’agit de:

  • La violence psychologique
  • Le harcèlement criminel (stalking)
  • La violence physique
  • La violence sexuelle (y compris le viol)
  • Le harcèlement sexuel
  • Le mariage forcé
  • Les mutilations génitales féminines
  • L’avortement forcé
  • La stérilisation forcée

De plus, la Convention d’Istanbul stipule l’obligation de veiller à ce que la culture, la coutume, la religion, la tradition ou le prétendu « honneur » ne soient pas considérés comme une justification pour aucun des actes de violence couverts par son champ d’application.

Violences conjugales

  • La Convention d’Istanbul couvre également les violences conjugales, y compris tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui se produisent au sein de la famille ou de l’unité domestique ou entre anciens ou actuels époux ou partenaires, que l’auteur des faits partage ou non, ou ait partagé ou non, la même résidence que la victime.
  • En raison de la gravité de cette violence, elle exige de veiller à ce que les circonstances dans lesquelles l’infraction a été commise contre un ancien ou un actuel époux ou partenaire, par un membre de la famille, une personne cohabitant avec la victime ou une personne ayant abusé de son autorité, puissent entraîner une peine plus sévère, soit comme circonstance aggravante, soit comme élément constitutif de l’infraction. Cela envoie un message clair que la violence à l’égard des femmes et les violences conjugales ne sont pas des affaires privées.
  • La Convention d’Istanbul demande aux États de garantir la sécurité et le soutien des victimes de violences conjugales perpétrées par des membres de la famille, des époux ou des partenaires intimes, quel que soit leur statut matrimonial ou non-matrimonial.
  • La Convention d’Istanbul peut et doit être appliquée indépendamment des définitions légales de « famille » ou de « mariage » et de la reconnaissance, ou non, des relations homosexuelles. Ce sont des questions que chaque État doit décider, car la reconnaissance légale des unions homosexuelles ou l’adoption par des couples homosexuels ne relèvent pas du champ d’application de la Convention d’Istanbul.
Comment est surveillée la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul?

Une fois qu’un gouvernement a ratifié la Convention d’Istanbul, il doit prendre des mesures pour mettre en œuvre ses dispositions visant à prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes. Un mécanisme de suivi est en place pour évaluer comment ces dispositions sont mises en pratique et pour fournir des orientations aux autorités nationales. Ce mécanisme se compose de deux organes:

Le Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO)
  • Le GREVIO est un organe spécialisé et indépendant chargé de surveiller la mise en œuvre de la convention par les pays qui l’ont ratifiée (parties à la convention), composé de 15 experts indépendants.
  • Il conduit des procédures d’évaluation nationales, qui impliquent des visites sur place, et publie des rapports évaluant les mesures législatives et autres prises pour se conformer aux exigences de la convention.
  • Le GREVIO a publié des rapports d’évaluation de référence, offrant des orientations personnalisées pour augmenter le niveau de mise en œuvre. baseline evaluation reports
  • En outre, GREVIO peut initier des enquêtes dans des circonstances spécifiques.
  • GREVIO peut également adopter des recommandations générales sur les thèmes et concepts de la convention.
  • Un aperçu des activités de GREVIO est disponible dans ses rapports d’activité générale. general activity reports

À propos de GREVIO – Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique: GREVIO – Group of Experts on Action against Violence against Women and Domestic Violence

Le Comité des Parties
  • Cet organe est composé des représentants des gouvernements nationaux qui ont adhéré à la convention.
  • Depuis 2018, le Comité adopte, sur la base des rapports d’évaluation de référence du GREVIO, des recommandations concernant les mesures à prendre pour mettre en œuvre les conclusions, suggestions et propositions faites par le GREVIO en relation avec un pays spécifique.
  • Les pays concernés disposent d’un délai de trois ans pour mettre en œuvre ces recommandations et faire un rapport au Comité.
  • Sur cette base, le Comité adoptera des conclusions sur la mise en œuvre de ses recommandations.
  • Le Comité peut également examiner les conclusions de toute enquête menée par les membres de GREVIO et envisager les mesures nécessaires en vertu de ces conclusions.

A propos du Comité des parties:  Committee of the Parties

Qu’a accompli la Convention d’Istanbul jusqu’à présent?
  • Les nombreuses procédures d’évaluation conclues par GREVIO à ce jour ont mis en lumière l’impact tangible que la convention a eu au cours de la dernière décennie.
  • Une étape clé franchie dans de nombreux pays a été l’introduction de nouvelles infractions pénales, adaptant leur droit pénal aux exigences de la convention.
  • Ces efforts couvrent en particulier la criminalisation du harcèlement criminel (stalking), du mariage forcé et des mutilations génitales féminines.
  • De plus, certains pays ont modifié leur législation pour baser leur définition légale de la violence sexuelle sur l’absence de consentement librement donné par la victime, conformément à la Convention d’Istanbul.
  • En outre, de nombreux gouvernements locaux, régionaux et nationaux ont élargi la gamme des services de soutien disponibles pour les femmes victimes, par exemple, en créant des lignes d’assistance téléphonique nationales, en augmentant le nombre de refuges ou en introduisant des services spécialisés pour les victimes de violence sexuelle.
  • Beaucoup ont également intensifié leurs efforts pour sensibiliser aux différentes formes de violence à l’égard des femmes, et de bonnes pratiques ont été identifiées pour atteindre les femmes handicapées ou les femmes et filles exposées au risque de mutilations génitales féminines.
  • Bien que des défis subsistent, il y a une forte reconnaissance de la nécessité d’aborder, de manière globale et holistique, toutes les formes de violence à l’égard des femmes.
  • Les conclusions du GREVIO soulignent également systématiquement la nécessité de veiller à ce que les objectifs de la convention atteignent toutes les femmes et filles.
  • La Convention d’Istanbul crée ainsi un élan non seulement pour l’expansion de la législation et des services de soutien afin d’atteindre un plus large éventail de femmes et de filles exposées à la violence fondée sur le genre, mais elle établit fermement la notion qu’il est de l’obligation de l’État de répondre à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, dans toute leur diversité.

L’examen horizontal à mi-parcours des 17 premiers rapports d’évaluation de référence de GREVIO offre plus d’informations sur les pratiques prometteuses et les défis liés à la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul. Mid-term Horizontal Review of all 17 GREVIO baseline evaluation reports

Comment la Convention d’Istanbul a-t-elle été mise en œuvre pendant la pandémie?
  • À l’échelle mondiale, les politiques d’isolement et de confinement mises en place pour contenir la pandémie de COVID-19 ont entraîné une augmentation des niveaux de violence domestique, sexuelle et autres violences fondées sur le genre, et donc un besoin accru de prévention et de protection contre ces violences.
  • Il est également nécessaire de prêter attention aux effets à long terme de la pandémie sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ainsi que sur la charge mentale et l’indépendance économique des femmes, car cela peut contraindre beaucoup d’entre elles, y compris les femmes victimes de violences fondées sur le genre, à faire des choix difficiles, comme quitter temporairement ou définitivement la population active et se tourner vers un travail de soin non rémunéré. 
  • Le Comité des Parties à la Convention d’Istanbul et la présidente du GREVIO ont exhorté les États parties à maintenir la mise en œuvre de la convention en tout temps, y compris pendant la pandémie de COVID-19.
  • Un site web spécial sur les droits des femmes et le COVID-19, compilé par le Conseil de l’Europe, offre des informations sur les actions entreprises par les États membres ainsi que sur les initiatives du Conseil de l’Europe en tant qu’institution, et celles d’autres organisations internationales et de la société civile. on Women’s Rights and COVID-19
  • Les informations sur les mesures nationales ont été recueillies à la suite d’un appel à contributions lancé conjointement par la Commission pour l’égalité de genre et le Comité des Parties à la Convention d’Istanbul : Gender Equality Commission; Committee of the Parties.

Quels mythes existent au sujet de la Convention d’Istanbul? Quels sont les faits ? Découvrez-en plus ici:15

Source: Council of Europe. 2020. Myths and facts about the Istanbul Convention. https://rm.coe.int/ukr-2020-brochure-ic-myths-and-facts-en-25112020/1680a07ee8



3. Cadres nationaux

Les cadres nationaux, les documents pour leur mise en œuvre et les points d’entrée pour aborder les violences conjugales sont présentés ici.



Sources

  1. United Nations (1948). Universal Declaration of Human Rights (UDHR). www.un.org/en/about-us/universal-declaration-of-human-rights ↩︎
  2. United Nations (1995). Beijing Declaration and Platform for Action. www.un.org/womenwatch/daw/beijing/pdf/BDPfA%20E.pdf ↩︎
  3. United Nations (1979). Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women (CEDAW). www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-elimination-all-forms-discrimination-against-women ↩︎
  4. United Nations (1993). Declaration on the Elimination of Violence against Women. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/declaration-elimination-violence-against-women ↩︎
  5. United Nations (1989). Convention on the Rights of the Child. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child ↩︎
  6. United Nations (2006). Convention on the Rights of Persons with Disabilities. www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-persons-disabilities ↩︎
  7. UNHCR. The UN Refugee Agency. Convention and Protocol Relating to the Status of Refugees. www.unhcr.org/media/convention-and-protocol-relating-status-refugees ↩︎
  8. United Nations (2015). Transforming our world: the 2030 Agenda for Sustainable Development. www.sdgs.un.org/2030agenda ↩︎
  9. European Court of Human Rights. European Convention on Human RIghts. www.echr.coe.int/european-convention-on-human-rights ↩︎
  10. Council of Europe. The Budapest Convention (ETS No. 185) and its Protocols. www.coe.int/en/web/cybercrime/the-budapest-convention ↩︎
  11. Council of Europe. Lanzarote Convention. www.coe.int/en/web/children/lanzarote-convention ↩︎
  12. European Commission. Victims’ rights in the EU. Legal and policy framework on victims’ rights. www.commission.europa.eu/strategy-and-policy/policies/justice-and-fundamental-rights/criminal-justice/protecting-victims-rights/victims-rights-eu_en ↩︎
  13. European Parliament resolution of 16 September 2021 with recommendations to the Commission on identifying gender-based violence as a new area of crime listed in Article 83(1) TFEU. www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2021-0388_EN.html ↩︎
  14. Council of Europe. Key facts about the Istanbul Convention: www.coe.int/en/web/istanbul-convention/key-facts ↩︎
  15. Council of Europe (2020). Myths and facts about the Istanbul Convention. https://rm.coe.int/ukr-2020-brochure-ic-myths-and-facts-en-25112020/1680a07ee8 ↩︎