Module 8 : Stéréotypes et biais inconscients

1. Définitions
2. Origine des biais cognitifs
3. Présentation des différents biais cognitifs
4. Les biais cognitifs dans les situations de violences intrafamiliales (VIF) et leurs conséquences
5. Stratégies de neutralisation des biais cognitifs
6. Cinq étapes pour déjouer les biais personnels

Sources

Introduction
Bienvenue dans le module 8 intitulé « Stéréotypes et biais inconscients ». Dans ce module, vous explorerez l’impact des stéréotypes et des biais inconscients sur nos perceptions et nos comportements. Vous comprendrez mieux pourquoi les stéréotypes et les biais inconscients jouent un rôle important dans le contexte des violences intrafamiliales (VIF). Il est essentiel d’évaluer et d’aborder ces biais cognitifs, car ils peuvent influencer la manière dont nous percevons et interprétons les situations et conduire ainsi à des jugements injustes et à des idées fausses sur les victimes et les auteurs de VIF. Ils peuvent perpétuer involontairement le sentiment de culpabilité de la victime ou minimiser la gravité de l’abus. Le module 8 vise à vous apporter les connaissances et les outils nécessaires pour remettre en question les stéréotypes et faire face à ces biais inconscients.

Objectifs pédagogiques
+ Comprendre l’origine et les facteurs qui contribuent au développement des biais inconscients et des stéréotypes ;
+ Définir les termes clés liés aux biais inconscients, aux stéréotypes et aux préjugés ;
+ Explorer les facteurs qui contribuent au développement des biais inconscients ;
+ Identifier et catégoriser les différents types de biais cognitifs et leur impact sur la prise de décisions et le comportement ;
+ Reconnaître et analyser les manifestations de biais inconscients dans les situations quotidiennes, notamment dans le contexte des VIF, et évaluer l’influence des comportements non verbaux inconscients sur la communication ;
+ S’engager dans une réflexion personnelle pour identifier les comportements inconscients et développer des stratégies pour faire face à des situations délicates dans le contexte des VIF ;
+ Appliquer les connaissances à des scénarios de la vie réelle à travers des études de cas pour développer des alternatives concrètes d’action ;
+ Faire le lien entre les schémas de pensée inconscients et les concepts de diversité et d’inclusion.


https://end-gender-stereotypes.campaign.europa.eu/index_fr

Prenez le temps de réfléchir à l’image.

  1. Quelle est votre première réaction face à cette image ?
  2. Y a-t-il des rôles de genre traditionnels qui vous viennent à l’esprit en voyant cette image ? Si oui, lesquel ?
  3. Comment cette image remet-elle en question ou renforce-t-elle les rôles de genre traditionnels ?
  4. Quels sont les préjugés que vous pourriez avoir en voyant un homme s’adonner à une activité traditionnellement associée aux femmes ?

1. Définitions

Cette section vous présente les définitions des biais cognitifs, des stéréotypes, des préjugés et de la discrimination car il est essentiel de promouvoir la conscience de soi, de reconnaître les attitudes et comportements préjudiciables et de souligner les implications sociétales plus larges de ces phénomènes.1

Biais cognitifs

Perceptions cognitives déformées conduisant à des jugements et des prises de décision incorrects, souvent de manière inconsciente.

Explication : Notre cerveau procède parfois à des évaluations erronées lorsqu’il juge des situations ou prend des décisions sans même que nous nous en rendions compte.

Stéréotypes

Jugements généralisés catégorisant les individus sur la base d’une connaissance incomplète des groupes sociaux auxquels on pense qu’ils appartiennent Cela entraîne des attentes spécifiques concernant leur comportement et leurs capacités.

Explication : Les gens pensent parfois que tous les membres d’un certain groupe ont le même comportement ou la même apparence, même s’ils ne les connaissent pas très bien.

Préjugés

Jugements émotionnels à l’égard d’individus appartenant à des groupes sociaux spécifiques, souvent fondés sur des stéréotypes.

Explication : Parfois, les gens ressentent des émotions très fortes à l’égard de certains groupes de personnes, les considérant comme meilleurs ou pires en fonction de ce qu’ils ont entendu ou de ce qu’ils croient.

Discrimination

Comportement découlant des stéréotypes, pouvant être négatif ou positif, et parfois se manifestant par des privilèges dans le contexte de l’égalité des chances.

Explication : La discrimination se produit lorsque les individus traitent autrui différemment sur la base de suppositions tirées simplement de leur apparence. Ces comportements peuvent engendrer des sentiments positifs ou négatifs chez les personnes visées. Dans une société juste, chacun devrait bénéficier des mêmes opportunités.

Dans la section « Les biais cognitifs dans les situations de VIF et leurs conséquences », vous trouverez des exemples de ces concepts.


2. Origine des biais cognitifs

Comprendre l’origine des biais nous permet d’explorer les racines profondes et les mécanismes sous-jacents de leur formation et de leur perpétuation. Les biais existent chez chaque individu, quel que soit son genre, son niveau d’éducation ou son statut social. Bien qu’ils puissent aider notre cerveau à prendre des décisions rapides, ils peuvent aussi conduire à la discrimination et à des choix erronés.2

La vidéo suivante explique bien ce phénomène et le rôle que joue notre cerveau à cet égard :

Nos biais individuels sont influencés par nos systèmes de pensée et nos expériences.

1. Systèmes de pensée

  • Il existe deux systèmes de pensée : Le système 1 (inconscient) et le système 2 (conscient)
  • Système 1 : Il nous permet d’agir rapidement sur la base d’expériences mémorisées

Exemple : Au volant, nous réagissons immédiatement lorsqu’un un enfant se précipite sur la route.

  • Système 2 : plus lent et nécessitant un effort conscient

Exemple : Lorsqu’on prête une oreille à son interlocuteur ou qu’on tente de repérer quelqu’un au milieu d’une foule.

2. Expériences

  • Les expériences façonnent nos processus de pensée inconscients.
  • Parfois, ces processus peuvent être défaillants ou aller à l’encontre de nos convictions conscientes (= biais inconscients).

Exemple : Nous avons tendance à préférer les personnes de notre propre culture en raison de nos expériences passées.

Points-clés à retenir

  • Les biais inconscients peuvent survenir en raison d’une surcharge d’informations, d’une faible valeur informative, du besoin de prendre des décisions rapides et de la diversité des informations.
  • Ce sont des raccourcis que notre cerveau utilise, en particulier lorsque nous sommes stressés ou effrayés.
  • Parfois, ces raccourcis peuvent entraîner un traitement injuste ou une discrimination, d’où l’importance de comprendre ses propres biais inconscients. 
  • Pour lutter contre les biais inconscients, nous devrions remettre en question nos perceptions et réévaluer nos expériences.
« Nos vies et nos cultures sont riches de multiples histoires entrelacées. Chimamanda Adichie, écrivaine renommée, partage son parcours vers la découverte de sa propre identité culturelle. Elle nous alerte sur le danger de n’entendre qu’un seul récit sur une personne ou un pays, car cela peut engendrer une incompréhension profonde. »

3. Présentation des différents biais cognitifs

Les explications des biais ci-dessous peuvent vous aider à identifier les multiples façons dont ils se manifestent dans des situations concrètes, vous permettant ainsi de mieux appréhender leur impact.3

Consultez le tableau ci-dessous pour trouver des exemples de biais cognitifs.
  • Capacitisme et Handicapisme : Le capacitisme désigne le fait de juger les personnes en fonction de leurs capacités. Le handicapisme est la discrimination envers les personnes considérées comme handicapées.
  • Biais de référence à soi : Les gens sont attirés par ceux qui leur ressemblent par leur apparence et leurs traits de personnalité. Nous avons tendance à aimer les personnes qui nous ressemblent à bien des égards.
  • Erreur (fondamentale) d’attribution de groupes : Nous pensons souvent que le comportement d’une personne est dû à sa personnalité, alors qu’il peut être dû à la situation dans laquelle elle se trouve.
  • Biais d’autorité/de prestige : Dans la prise de décision, il s’agit de la tendance à surévaluer la valeur de l’opinion d’une personne que l’on considère comme ayant une autorité sur un sujet donné.
  • Biais de confirmation : Nous avons tendance à rechercher les informations qui confirment nos convictions et à ignorer celles qui les contredisent.
  • Biais de l’angle mort : Nous pensons souvent que nous sommes impartiaux et que nous ne sommes pas affectés par les préjugés, alors que nous sommes influencés par eux comme n’importe qui d’autre.
  • Biais d’attribution : Changement de comportement en fonction de la situation ou de la personne avec laquelle on interagit.
  • Biais de l’homogénéité de l’exogroupe : Les gens peuvent avoir des difficultés à reconnaître et à distinguer les visages de personnes appartenant à un groupe ethnique différent du leur. Ce phénomène est lié à une tendance à identifier/reconnaître plus facilement les visages des personnes appartenant à son propre groupe racial.
  • Biais de récence : Nous avons tendance à accorder plus d’importance aux choses qui sont plus proches de nous dans l’espace ou dans le temps.
  • Biais de positivité : Les souvenirs négatifs ont tendance à s’estomper plus rapidement que les souvenirs positifs, ce qui peut parfois conduire à un comportement partial.
  • Biais de cadrage : Différentes manières de présenter l’information peuvent influencer la réaction des gens, même si le contenu est le même.
  • Biais de genre/sexiste : Les perceptions partiales et les stéréotypes fondés sur le sexe peuvent conduire à un traitement injuste ou à une mauvaise interprétation des situations.
  • L’illusion de correlation/Corrélations illusoires : Les stéréotypes conduisent souvent à attribuer certaines caractéristiques à certains groupes, même si elles ne sont pas exactes ou étayées par des preuves.
  • Biais judiciaire : Les biais qui peuvent influencer la prise de décision des juges, y compris les biais cognitifs et les influences externes.
  • Biais d’intelligence artificielle : Les biais qui peuvent survenir dans les systèmes d’intelligence artificielle en raison de données biaisées ou incorrectes, entraînant un traitement inégal ou une discrimination.
  • Effet de contact : Le contact accru avec différentes personnes peut contribuer à réduire les préjugés et l’hostilité entre les groupes.
  • Réalisme Naïf (Réalisme direct) : Croire que notre propre perception de la réalité est objective et impartiale, et supposer que les autres devraient parvenir aux mêmes conclusions s’ils ont les mêmes informations.
  • Biais de négativité : Les expériences ou pensées négatives ont un impact plus fort sur nous que les expériences ou pensées neutres ou positives.
  • Biais (effet de) primauté : Les premières informations que nous recevons ont souvent une forte influence sur nos jugements et nos souvenirs.
  • Biais raciste : Les stéréotypes et les biais basés sur la race peuvent influencer le jugement et le comportement, même s’ils sont inconscients.
  • Biais de désirabilité sociale : Les gens peuvent donner des réponses qu’ils pensent que les autres veulent entendre, plutôt que d’exprimer leurs vraies croyances, pour éviter la désapprobation sociale.
  • Biais du statu quo : Une tendance à préférer la situation actuelle à la mise en œuvre de changements, surtout lorsqu’il existe des alternatives limitées et que la connaissance à leur sujet est limitée.
  • Biais de Stéréotypes : Des croyances généralisées sur certains groupes de personnes basées sur leur sexe, leur race, leur origine ethnique, leur religion, leur orientation sexuelle, leur milieu socio-économique ou leur éducation.

4. Les biais cognitifs dans les situations de violences intrafamiliales et leur conséquences

Cette section vous aide à mieux comprendre le rôle des biais cognitifs dans le contexte des VIF et leur influence profonde sur les perceptions, les attitudes et les réactions. Il est important de reconnaître leur impact sur la culpabilisation des victimes, ainsi que sur les systèmes de soutien inadéquats et sur le démantèlement des barrières systémiques afin de faciliter une intervention efficace et des mesures de prévention.


Les attentes en matière de normes de genre et de rôles de genre

Les normes de genre se réfèrent aux standards que la société impose aux individus pour se présenter, agir et s’exprimer selon le sexe qui leur a été assigné à la naissance.

Les attentes en matière de rôle de genre font référence aux normes sociétales qui dictent aux individus ce qui constitue la « masculinité » et la « féminité ».4

Pour plus d’informations sur le genre, consultez le Module 1.

Les rôles de genre peuvent également avoir un impact négatif sur les hommes, comme en témoigne, par exemple, le phénomène de la masculinité toxique. La masculinité toxique fait référence aux normes sociales néfastes qui visent les hommes et les jeunes gens, en promouvant l’idée que la masculinité ou l’expression de la masculinité est la partie la plus importante de l’identité masculine. Un exemple de masculinité toxique est l’expression couramment utilisée « les garçons ne pleurent pas », qui enseigne aux garçons qu’ils ne doivent pas exprimer d’émotions et que, s’ils le font, ils perdent leur masculinité.5

Dans une conférence TED, Tony Porter donne un exemple de la manière dont les idées sociétales sur la masculinité contribuent à l’acceptation de la violence contre les femmes.

Les hommes, victimes de VIF

Les attentes en matière de rôle des hommes et des femmes ont conduit à une « féminisation de la victimisation », seules les femmes étant perçues comme des victimes de violences intrafamiliales. Les femmes sont considérées comme « faibles et fiables », tandis que les hommes sont toujours considérés comme les auteurs de la violence. Cela conduit à négliger et à nier le fait que les hommes peuvent également être victimes de VIF. En raison de la vision sociétale et culturelle de la masculinité, les hommes victimes de VIF signalent encore moins souvent la violence que les femmes. Par conséquent, la violence à leur encontre peut s’aggraver et conduire à des incidents mettant leur vie en danger. Le podcast suivant, intitulé « L’histoire de Paul », donne la parole à un homme, Paul, victime de VIF.

Pistes de réflexion
1. Quels sont les obstacles auxquels les hommes sont confrontés lorsqu’ils signalent la violence qu’ils subissent dans une relation ?
2. Quels sont les obstacles que les conceptions culturalisées de la masculinité peuvent créer pour les hommes victimes de VIF qui cherchent de l’aide auprès de services sociaux, du secteur juridique et du secteur de la santé ?
3. Comment les conceptions culturelles de la masculinité peuvent-elles affecter le comportement de recherche d’aide des hommes victimes de VIF ?
4. Comment les préjugés sexistes des hommes peuvent-ils influencer leur perception/réflexion sur leur propre expérience de la violence domestique ?


Objectification des femmes dans les médias

L’objectification des femmes et la sexualisation de la violence se manifestent dans les publicités, les clips musicaux, les jeux vidéo, les films, la pornographie et d’autres contextes, tels que le langage sexiste et les sifflements dans la rue. Cette objectification rend plus difficile l’empathie envers les femmes ayant subi des abus ou des violences sexuelles.6

Exemple : Robin Thicke – Blurred Lines (frontières floues)
Si vous ne pouvez accéder à la vidéo ici, utilisez un autre navigateur ou cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=yyDUC1LUXSU.
Lyrics

Everybody get up
Levez-vous tous

Hey, hey, hey
Hé, hé, hé

Hey, hey, hey (Uh)
Hé, hé, hé (Uh)

Hey, hey, hey (Ha-ha!) (Woo!)
Hé, hé, hé (Ha-ha !) (Woo !)

Tune me up
Soyons synchro

If you can’t hear what I’m trying to say (Hey girl, come here!)
Si tu n’entends pas ce que j’essaie de dire (Hé fille, viens ici !)

If you can’t read from the same page (Hey)
Si on n’est pas sur la même longueur d’ondes (Hé)

Maybe I’m going deaf (Hey, hey, hey)
Peut-être que je deviens sourd (Hé, hé, hé)

Maybe I’m going blind (Hey, hey, hey)
Peut-être que je deviens aveugle (Hé, hé, hé)

Maybe I’m out of my mind, mind (Hey, hey, hey)
Je suis peut-être fou, fou (Hé, hé, hé)

Okay, now he was close
D’accord, il y était presque

Tried to domesticate you
et il a essayé de te domestiquer

But you’re an animal
Mais tu es un animal

Baby, it’s in your nature (Meow)
Bébé, c’est dans ta nature (Meow)

Just let me liberate you (Hey, hey, hey)
Laisse-moi juste te libérer (Hé, hé, hé)

You don’t need no takers (Hey, hey, hey)
Tu n’as besoin de personne (Hé, hé, hé)

That man is not your maker (Hey, hey, hey)
Ce mec n’est pas ton maître (Hé, hé, hé)

And that’s why I’m gon’ take a good girl (Everybody get up)
Voilà pourquoi je vais me faire une fille bien (Tout le monde se lève)

I know you want it (Hey)
Je sais que tu en a envie (Hé)

I know you want it
Je sais que tu en a envie

I know you want it
Je sais que tu en a envie

You’re a good girl (Hey, hey)
Tu es une gentille fille (Hé, hé)

Can’t let it get past me (Oh yeah)
Je ne peux pas te laisser filer comme ça (Oh ouais)

You’re far from plastic (Alright)
T’es loin d’être  superficielle (c’est sûr)

Talkin’ ’bout getting blasted
En parlant de se bourrer la gueule

I hate these blurred lines
Je déteste ces limites floues

I know you want it (Hey)
Je sais que tu en as envie (Hé)

I know you want it (Oh-oh-oh-oh, yeah-yeah)
Je sais que tu en as envie (Oh-oh-oh-oh, ouais-ouais)

I know you want it
 Je sais que tu en as envie

But you’re a good girl (Ah, hey)
Mais tu es une gentille fille (Ah, hé)

The way you grab me
La façon dont tu te cramponnes à moi

Must wanna get nasty (Ah, hey, hey)
Tu es d’humeur coquine (Ah, hé, hé)

Go ahead, get at me (Everybody get up) (Come on!)
Vas-y, prends les rennes (Tout le monde se lève) (Allez !)

What do they make dreams for
Pourquoi fantasment-ils

When you got them jeans on? (Why?)
Quand tu portes ce jean ? (Pourquoi ?)

What do we need steam for?
A quoi sert la fumée ?

You the hottest bitch in this place
(puisque) Tu es la nana la plus chaude ici

I feel so lucky (Hey, hey, hey)
Je sais que j’ai beaucoup de chance (Hé, hé, hé)

You wanna hug me (Hey, hey, hey)
Tu veux me serrer dans tes bras (Hé, hé, hé)

What rhymes with hug me? (Hey, hey, hey)
Qu’est-ce qui rime avec enlacer ? (Hé, hé, hé)

Hey! (Everybody get up)
Hé ! (Tout le monde se lève)

Okay, now he was close
D’accord, maintenant il s’est approché

Tried to domesticate you
et il a essayé de t’apprivoiser

But you’re an animal
Mais tu es un animal

Baby, it’s in your nature (Uh-huh)
Bébé, c’est dans ta nature (Uh-huh)

Just let me liberate you (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Laisse-moi juste te libérer (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

You don’t need no takers (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Tu n’as besoin de personne (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

That man is not your maker (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Ce mec n’est pas ton maître (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

And that’s why I’m gon’ take a good girl (Everybody get up)
Et c’est pourquoi je vais me faire une fille bien (Tout le monde se lève)

I know you want it
Je sais que tu en as envie

I know you want it (Hey)
Je sais que tu en as envie (Hé)

I know you want it
Je sais que tu en as envie

You’re a good girl
Tu es une fille bien

Can’t let it get past me (Hey)
Je ne peux pas te laisser filer comme ça (Hé)

You’re far from plastic (Oh)
Tu n’as rien de superficiel (Oh)

Talkin’ ’bout getting blasted (Everybody get up)
En parlant de se bourrer la gueule (Tout le monde se lève)

I hate these blurred lines (Hate them lines)
Je déteste ces limites floues (Je déteste ces limites)

I know you want it (I hate them lines)
Je sais que tu en as envie (Je déteste ces limites)

I know you want it (I  hate them lines)
Je sais que tu en as envie  (Je déteste ces limites )

I know you want it
Je sais que tu en as envie

But you’re a good girl (Good girl)
Mais tu es une gentille fille (Gentille fille)

The way you grab me (Hustle Gang, homie)
La façon dont tu te cramponnes à moi (Hustle Gang, mec)

Must wanna get nasty (Let go) (I say Rob)
Tu dois vouloir devenir coquine (Laisse aller) (Je dis Rob)

Go ahead, get at me (Let me holla at ’em real quick)
Vas-y, viens vers moi (Laisse-moi leur parler rapidement)

One thing I ask of you
Une chose que je te demande

Let me be the one you back that ass up to (Come on!)
Laisse-moi être celui contre qui tu te colles (Allez !)

Go from Malibu to Paris, boo (Yeah)
De Malibu à Paris, chérie (Ouais)

Had a bitch, but she ain’t bad as you (Uh-uh, ayy)
J’avais une nana, mais elle n’est pas aussi bonne que toi (Uh-uh, ayy)

So, hit me up when you pass through (Oh)
Alors, contacte-moi quand t’es de passage par ici (Oh)

I’ll give you something big enough to tear your ass in two
Je te donnerai quelque chose d’assez gros pour te déchirer le derrière en deux

Swag on ’em even when you dress casual
Tu as la classe même quand tu t’habilles décontractée

I mean, it’s almost unbearable (Hey, hey, hey!) (Everybody get up)
Je veux dire, c’est presque insupportable (Hé, hé, hé !) (Tout le monde se lève)

In a hundred years not dare would I
En cent ans je n’oserais pas

Pull a Pharcyde, let you pass me by
Faire comme Pharcyde, te laisser passer

Nothin’ like your last guy, he too square for you
Je ne ressemble en rien à ton ex, il est trop ringard pour toi

He don’t smack that ass and pull your hair like that (You like it)
Il ne te tape pas les fesses et ne te tire pas les cheveux comme ça (Tu aimes ça)

So I’m just watchin’ and waitin’
Donc je regarde et j’attends

For you to salute the true big pimpin’
Que tu salues mes talents de séducteur

Not many women can refuse this pimpin’
Peu de femmes me résistent

I’m a nice guy, but don’t get it confused, get pimpin’ (Everybody get up)
Je suis un gentil gars, mais tu vas y avoir droit (Tout le monde se lève)

Shake your rump
Secoue tes fesses

Get down, get up
vers le bas, vers le haut

Do it like it hurt, like it hurt
Fais-le comme si ça faisait mal, comme si ça faisait mal

What, you don’t like work?
Quoi, tu n’aimes pas te donner à fond ?

Hey! (Everybody get up)
Hé ! (Tout le monde se lève)

Baby, can you breathe?
Bébé, peux-tu respirer ?

I got this from Jamaica
J’ai eu ça de la Jamaïque

It always works for me
Ça marche toujours pour moi

Dakota to Decatur (Uh-huh)
De Dakota à Decatur (Uh-huh)

No more pretending (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Plus de faux-semblants (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

‘Cause now you’re winning (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Parce que maintenant tu mènes le jeu (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

Here’s our beginning (Hey, hey, hey) (Uh-huh)
Voici où tout commence (Hé, hé, hé) (Uh-huh)

I always wanted
Je l’ai toujours voulu

You’re a good girl (Everybody get up)
Tu es une gentille fille (Tout le monde se lève)

I know you want it (Hey)
Je sais que tu en as envie (Hé)

I know you want it
Je sais que tu en as envie

I know you want it
Je sais que tu en as envie

You’re a good girl
Tu es une gentille fille

Can’t let it get past me (Oh yeah)
Je ne peux pas laisser passer ça (Oh ouais)

You’re far from plastic (Alright)
Tu n’as rien d’une fille superficielle (D’accord)

Talkin’ ’bout getting blasted
En parlant de se bourrer la gueule

I hate these blurred lines (Everybody get up)
Je déteste ces limites floues (Tout le monde se lève)

I know you want it (Hey)
Je sais que tu en as envie (Hé)

I know you want it (Oh-oh-oh-oh, yeah-yeah)
Je sais que tu en as envie (Oh-oh-oh-oh, ouais-ouais)

I know you want it
 Je sais que tu en as envie

But you’re a good girl (Ah, hey)
Mais tu es une gentille fille (Ah, hé)

The way you grab me
La façon dont tu m’attrapes

Must wanna get nasty (Ah, hey, hey)
Tu dois vouloir devenir coquine (Ah, hé, hé)

Go ahead, get at me
Vas-y, viens vers moi

Everybody get up
Tout le monde se lève

Everybody get up
Tout le monde se lève

Hey, hey, hey
Hé, hé, hé

Hey, hey, hey
Hé, hé, hé

Hey, hey, hey
Hé, hé, hé


Situations impliquant des célébrités

Chris Brown

En 2009, Rihanna a été agressée par Chris Brown et des photos de son visage ensanglanté ont été diffusées. Malgré ces informations rendues publiques, l’attention ne s’est pas portée sur les actes de Chris Brown, mais a plutôt pointé du doigt Rihanna.

Vous trouverez ici le récit des événements, tel qu’extrait de la déclaration sous serment de Chris Brown.

Même après que les détails de l’affaire aient été révélés au grand jour, la culpabilisation de la victime n’a pas cessé. Les critiques ont continué à accuser Rihanna en se focalisant sur « pourquoi elle s’est remise avec lui » plutôt que de se poser les questions essentielles : « pourquoi Chris Brown a-t-il agi ainsi ? » ou « pourquoi notre société continue-t-elle à tolérer les VIF ? »

Harvey Weinstein

Les abus et les agressions commis par Harvey Weinstein à l’encontre des femmes ont suscité une attention particulière sur la question de la violence sexuelle, du fait de sa position hautement médiatisée en tant que producteur de films à Hollywood et du nombre de victimes qui ont bravé le silence pour témoigner contre lui.

À la fin de l’année 2017, plus de 100 femmes avaient dénoncé les agressions subies de la part de Weinstein. Elles ont décrit des actes de viol, des conduites déplacées en s’exhibant nu devant elles. Il les a même forcées à le masser, et a exercé des pressions professionnelles sur elles, en échange de faveurs sexuelles, et bien plus encore. Il a ensuite été licencié de sa société et exclu de nombreuses organisations cinématographiques internationales, puis accusé de viol, d’actes sexuels criminels, de violences sexuelles et de comportements inappropriés, ce qui a finalement conduit à son arrestation. Dans sa première réaction aux accusations portées contre lui, Weinstein a tenté de minimiser ses actes en invoquant les mœurs de l’époque où il était né, dans les années 60.

Les révélations sur les agissements de Harvey Weinstein et les témoignages subséquents ont déclenché une mobilisation mondiale sur les réseaux sociaux, symbolisée par le mouvement #MeToo initié par Tarana Burke. Ce mouvement a encouragé la sensibilisation à ces violences, incitant les personnes à partager leurs propres expériences d’agression sexuelle ou de harcèlement, souvent perpétrés par des hommes.

Jusqu’à ce jour, le mouvement #MeToo a suscité une attention médiatique et politique sans précédent, mais il a également exercé une pression sur les victimes et fait face à des réactions hostiles.

Donald Trump

Donald Trump a été enregistré en train de rabaisser les femmes à l’état d’objet et de se vanter d’être à l’abri du harcèlement et des agressions sexuelles en raison de sa célébrité.

Avertissement : Le contenu de cette zone de texte peut
être considéré comme offensant pour certains.

Dans l’enregistrement, il déclare : « J’ai essayé de la baiser. Elle était mariée. … J’ai agi avec elle comme avec une salope. Mais je n’ai pas pu y arriver. Et elle était mariée. Et tout d’un coup, je l’ai vue, elle avait maintenant de gros seins et tout ce qui va avec. Elle a totalement changé de look. … Oui, c’est elle. Un look redoré. Je ferais mieux de prendre des Tic Tac si je me mets à l’embrasser. Tu sais, je suis automatiquement attiré par les belles femmes- je commence tout simplement à les embrasser. C’est plus fort que moi. J’embrasse les femmes, c’est tout. Rien ne m’arrête. Et quand vous êtes une célébrité, on vous laisse faire. Tu peux faire n’importe quoi. … Les attraper par la chatte. Tu peux faire ce que tu veux. »


Représentation des LGBTIQ+ dans les médias

Traditionnellement, les médias ont souvent ignoré l’existence des personnes LGBTIQ+ et la plupart des représentations de leurs expériences étaient empreintes de stéréotypes dépassés, les décrivant soit comme des victimes soit comme des individus souffrant de troubles mentaux, ce qui a renforcé leur marginalisation.7

Le film « Disclosure : Trans Lives On Screen » met en lumière les contributions de la communauté transgenre aux médias et l’histoire de la représentation des transgenres au cinéma et à la télévision, tout en analysant l’impact de ces représentations sur le bien-être des personnes transgenres dans la société.


Culpabilisation des victimes

La culpabilisation des victimes est la tendance à tenir les victimes de violence domestique partiellement ou entièrement responsables des violences qu’elles subissent, au lieu d’en faire porter la responsabilité à l’auteur des faits. Ce comportement néfaste découle d’attitudes sociétales et d’idées fausses qui font injustement peser la responsabilité sur la victime, laissant souvent entendre qu’elle a, en quelque sorte, provoqué ou mérité la violence qui lui a été infligée. Ce phénomène perpétue une culture du silence, banalise l’expérience des victimes et peut les décourager de chercher de l’aide.8

Exemples :

  • « La victime l’a provoqué. »
  • « Ils ont tous les deux leur lot de problèmes. »
  • « La victime n’aurait pas dû se marier avec lui. »
  • « La victime était ivre. »

La linguiste et auteure féministe Julia Penelope a utilisé ces exemples pour illustrer comment, selon la formulation utilisée, l’attention se porte sur la victime ou pas.

Jean a battu Marie.

Cette phrase est à la voix active. Il n’y a pas d’ambiguité concernant le responsable des faits.

Marie a été battue par Jean.

La phrase est maintenant formulée à la voix passive donc Marie est mise en exergue.

Marie a été battue.

Il est à noter que Jean a été retiré de la phrase. Notre attention se porte entièrement sur Marie.

Marie est une femme battue.

Le fait d’être une femme battue est désormais une caractéristique de Marie. Jean n’est pas mentionné dans l’énoncé, et sa responsabilité dans la situation est occultée.

L’attention est entièrement portée sur Marie et non plus sur Jean, ce qui encourage le lecteur à se concentrer sur la victime plutôt que sur les actions de l’auteur.

Voir le Module 3 pour plus d’informations sur la manière d’éviter la culpabilisation des victimes dans les médias.

Exercice : Culpabilisation de la victime de viol


5. Stratégies anti-biais

Les stratégies suivantes visent à remettre en question et à surmonter les biais, les stéréotypes et préjugés qui perpétuent une dynamique néfaste et entravent la lutte efficace contre les VIF.

1. Imagerie anti-stéréotypes = pour se débarrasser des stéréotypes :

  • Parfois, les gens ont des idées préconçues sur la manière dont certains groupes de personnes sont censés être.
  • Lorsque nous pensons à des personnes qui diffèrent de ces stéréotypes, nos préjugés peuvent être mis à mal.9

La vidéo suivante montre que « nous vivons à une époque où nous mettons rapidement les gens dans des cases, mais nous avons peut-être plus en commun que ce que nous pensons ».

Examinez les exemples suivants :

Exemple I : Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous voyez
une femme pompier ou une femme ingénieur ? Est-ce quelque chose d’inattendu
pour vous ?

Observez bien ces pourcentages et analysez ce qu’ils sous-entendent :

  • 35 % des Européens pensent que les hommes sont plus ambitieux que les femmes.
  • 36 % – c’est la différence entre le salaire moyen des femmes et celui des hommes.
  • 20 % des diplômés en technologies de l’information et de la communication (TIC) sont des femmes.

Exemple II : Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous voyez un père ayant un emploi en dehors de son foyer, s’occuper de ses enfants ou les surveiller ? Est-ce quelque chose d’inhabituel pour vous ?

Observez bien ces pourcentages et analysez ce qu’ils sous-entendent :

  • 44 % des Européens pensent que le rôle le plus important d’une femme est de s’occuper de son foyer et de sa famille.
  • 82 % des personnes qui travaillent à temps partiel pour des raisons de garde d’enfants sont des femmes.
  • 21 % des hommes passent plus de 5 heures par jour à s’occuper de leurs enfants, contre 40 % de femmes.
https://end-gender-stereotypes.campaign.europa.eu/index_fr
Concepteur : Philippe BUISSIN | Copyright : © European Union 2021 – Source : EP

Exemple III : À quoi pense-t-on lorsqu’on voit une femme Présidente de la République décorer une femme militaire de haut rang ? Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous voyez une femme noire membre du Parlement Européen ? Cela vous surprend-il ?

Observez bien ces pourcentages et analysez ce qu’ils sous-entendent :

  • 69 % des Européens pensent que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre des décisions basées sur leurs émotions.
  • 32 % des membres des parlements nationaux de l’UE sont des femmes.
  • 5 % des membres élus du Parlement européen (2019-2025) appartiennent à des minorités raciales ou ethniques.
  • 8 % des PDG de grandes entreprises cotées en bourse dans l’UE sont des femmes.

2. Individuation = action de se concentrer sur le caractère unique de chaque personne :

  • Nous ne devrions pas juger quelqu’un sur la base de nos premières impressions ou de ce que nous pensons du groupe auquel il semble appartenir.
  • Il est important de prendre son temps et d’apprendre à connaître la personne en tant qu’individu.
  • Nous pouvons remettre en question nos stéréotypes en apprenant à mieux connaître la personne et en découvrant ses qualités uniques.10

Les trois vidéos suivantes montrent comment le thème de la diversité est abordé avec succès dans les campagnes publicitaires.

En 2019, Starbucks a remporté un prix pour avoir fait preuve de diversité dans une publicité. Elle montre la vie de Jemma, qui préfère s’appeler James.
La campagne « We’re The Superhumans » faisait partie de la campagne des Jeux paralympiques de 2016.
Dove a mis en place des campagnes publicitaires axées sur des personnes réelles – les personnes de couleur, la communauté LGBTIQ+ et les personnes de tous âges et de toutes tailles. Sa campagne « Real Beauty » a ramené la marque au niveau des consommateurs, et non au niveau des mannequins ou des personnes d’une taille dite « parfaite ». À l’occasion du 20ème anniversaire de la campagne publicitaire « Real Beauty », Dove renouvelle sa campagne en s’engageant à ne jamais utiliser l’Intelligence Artificielle pour créer ou déformer l’image des femmes.

Étude de cas : Victime de VIF et toxicomane

Anna est une femme de 28 ans qui vit une relation violente avec son partenaire, Marc, depuis plusieurs années. Outre les violences physiques et émotionnelles, Anna est également aux prises avec la toxicomanie. Elle est dépendante de la cocaïne et l’utilise régulièrement comme mécanisme d’adaptation pour faire face aux expériences traumatisantes de sa relation. Anna a tenté à plusieurs reprises, sans succès, de se libérer de Marc et de sa dépendance à la drogue.

Étude de cas : Personne âgée victime de VIF

Robert est un homme de 80 ans qui vit avec son fils (adulte), Michael, depuis quelques années. Malheureusement, leur situation s’est transformée en une situation de VIF. Michael agresse verbalement et physiquement Robert, en le réprimandant et le battant souvent. Robert, en raison de son âge avancé et de sa santé déclinante, se sent impuissant et pris au piège de la situation. Il ne sait pas comment trouver de l’aide ou échapper à la violence en raison de ses limites physiques et de sa dépendance à l’égard de son fils.


3. Théorie du contact = les contacts positifs contribuent à réduire les stéréotypes :

  • Lorsque nous avons des expériences positives avec des personnes appartenant à des groupes différents, nous sommes moins enclins à croire aux stéréotypes.11

Certains groupes de victimes sont plus exposés que d’autres aux stéréotypes et aux biais inconscients, comme les victimes masculines, les victimes handicapées, les victimes d’une relation LGBTIQ+, les victimes ayant un niveau socio-économique faible ou élevé et les victimes immigrées. Les cinq études de cas suivantes l’illustrent.

Étude de cas : Un homme, victime de VIF

Jean est un homme de 35 ans qui entretient une relation de longue durée avec sa compagne, Sarah. Au cours des derniers mois, leur relation s’est considérablement détériorée. Sarah a un comportement de plus en plus agressif et violent à l’égard de Jean. Elle lui crie dessus, l’agresse verbalement et physiquement en le frappant et en lui donnant des coups de pied. Jean se sent impuissant et n’ose pas en parler à ses amis ou à la police, car il craint que personne ne le croie, qu’il ne soit pas pris au sérieux ou qu’il passe pour un faible.

Étude de cas :  Victime de VIF en situation de handicap

Emilie est une femme de 40 ans souffrant d’un handicap physique. Elle est marié à David depuis de longues années. Au cours de ces dernières, leur relation est devenue de plus en plus violente. David agresse Émilie à la fois verbalement et physiquement. Il l’insulte en raison de son handicap et exploite sa dépendance à son égard pour la contrôler et la manipuler. Emilie se sent impuissante et prise au piège, car son handicap lui pose des difficultés supplémentaires pour chercher de l’aide et échapper à la relation abusive.

Étude de cas : Les VIF dans une relation LGBTIQ+

Lisa et Emma sont un couple homosexuel d’une trentaine d’années qui se fréquente depuis quelques mois. Récemment, Lisa, qui s’identifie comme lesbienne, a commencé à adopter un comportement violent envers Emma, qui s’identifie comme bisexuelle. Lisa insulte et rabaisse Emma verbalement, en utilisant un langage insultant à l’égard de sa bisexualité. Emma se sent prise au piège et a peur d’en parler à quelqu’un, car elle craint d’être stigmatisée et discriminée par la communauté LGBTIQ+ et les autres. Elle ne veut pas quitter Lisa, car elle l’aime.

Étude de cas : Victime de VIF appartenant à une catégorie socio-professionnelle élevée

Isabella est une femme de 35 ans qui vit dans un quartier chic. Elle est mariée à Charles, depuis 10 ans. Charles, un homme d’affaires prospère, la frappe régulièrement et lui dit de couvrir les ecchymoses avec ses vêtements. Isabella craint que le fait de demander de l’aide n’attire l’attention du public et ne nuise à sa réputation et à son statut social.

Étude de cas : Victime de VIF issue de l’immigration

Amina est une femme de 30 ans qui a immigré dans un nouveau pays en provenance d’une société conservatrice et patriarcale. Elle doit faire face à de nombreux défis pour s’adapter à sa nouvelle vie et à sa nouvelle culture. Le mari d’Amina, Farid, utilise son statut d’immigrée et ses compétences linguistiques limitées comme outils de manipulation et de contrôle, exploitant sa peur de l’expulsion et son isolement de sa famille et de sa communauté, ce qui la fait hésiter à demander de l’aide.


4. Prise de recul = se mettre à la place de l’autre :

  • Il est important d’essayer de comprendre ce qu’une autre personne peut ressentir ou penser, et nous devrions imaginer ce que nous pourrions ressentir si nous étions dans sa situation.12

Exemples :

Qu’est-ce que je vois, lis, entends ?

Une femme voilée entre dans le bureau.

Qu’est-ce que je pense ? Dans quel groupe la classer ?

La femme est musulmane.

Qu’est-ce que je ressens ? Quelle émotion cette situation déclenche-t-elle en moi ? Quel jugement et quelle décision s’ensuivent ? 

La femme est sûre d’elle. / Je ressens de la peine pour cette femme. /… etc.

Les jeux de rôle constituent un bon moyen de comprendre l’impact des stéréotypes et des biais inconscients dans le contexte des VIF.

La rubrique Supports pédagogiques pour les ateliers vous propose des exemples de jeux de rôle à mettre en place en sessions de formation.


6. Cinq étapes pour déjouer les biais personnels

Il est important d’identifier les biais personnels dans le contexte des VIF, car ceux-ci peuvent empêcher un traitement équitable et altérer l’efficacité du soutien aux victimes. Cette prise de conscience s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large, comprenant la recherche d’une plus grande égalité des chances, la protection des groupes marginalisés dans la société et la neutralisation de l’impact négatif des messages médiatiques. Il est essentiel de reconnaître ces biais cognitifs et d’y remédier pour que toutes les victimes reçoivent l’aide et la justice dont elles ont besoin, quel que soit leur milieu d’origine. Ces étapes vous fournissent des outils pratiques pour identifier et remettre en question vos propres biais.13

1. Accepter ses propres biais :

  • Nous avons parfois certaines façons de penser qui peuvent ne pas sembler justes pour tout le monde.
  • Il est important d’en apprendre davantage sur ces façons de penser et sur la manière dont elles peuvent influencer nos décisions.

2. Identifier les situations qui amènent à faire des erreurs :

  • ll arrive que nous ne prenions pas les meilleures décisions parce que nous sommes pressés ou en colère.
  • Il est utile de recueillir l’avis de ses amis et de ses collègues concernant notre attitude/nos décisions afin de comprendre nos préférences et nos schémas de pensée.

3. Analyser notre perception des choses :

  • Lorsque nous observons quelque chose, cela évoque en nous des pensées et des sentiments.
  • Nous pouvons nous demander ce que nous voyons, ce que nous pensons et ce que nous ressentons.

4. Comprendre l’origine de ses biais :

  • Nos expériences et la culture dans laquelle nous grandissons façonnent notre façon de voir et de juger les choses.
  • Nous pouvons réfléchir à l’origine de nos idées et à la manière dont elles peuvent être différentes de celles des autres.

5. Reduire les biais et en prendre conscience :

  • Si nous prenons conscience de nos biais, nous pouvons nous efforcer de les modifier.
  • L’élargissement de nos connaissances dans différents domaines peut nous aider à tirer des conclusions plus justes.



Les supports pédagogiques à utiliser dans le cadre d’un atelier de formation ou pour votre propre information peuvent se trouver ici.


Sources

  1. Anti-Bias. Unconscious Bias, Stereotype und Vorurteile (in German). https://www.anti-bias.eu/wissen/definitionen/unconsciousbias-definition/ ↩︎
  2. Anti-Bias. Denkfehler! Wie Unconscious Bias entstehen (in German). https://www.anti-bias.eu/wissen/entstehung-von-bias/denkfehler-wie-unconscious-bias-entstehen/ ↩︎
  3. Anti-Bias. Biases von A-Z (in German). https://www.anti-bias.eu/wissen/biases-von-a-z/ ↩︎
  4. The Center for Relationship Abuse Awareness. Gender Norms and Gender Role Expectations. https://stoprelationshipabuse.org/action/rape-culture/#genderroleexpectations ↩︎
  5. The Center for Relationship Abuse Awareness. Gender Norms and Gender Role Expectations. https://stoprelationshipabuse.org/action/rape-culture/#genderroleexpectations ↩︎
  6. The Center for Relationship Abuse Awareness. Objectification. https://stoprelationshipabuse.org/action/rape-culture/#objectification ↩︎
  7. The Center for Relationship Abuse Awareness. Trans-Misogyny. https://stoprelationshipabuse.org/action/rape-culture/#trans%20misogyny ↩︎
  8. The Center for Relationship Abuse Awareness. Avoiding Victim Blaming. https://stoprelationshipabuse.org/educated/avoiding-victim-blaming/ ↩︎
  9. Anti-Bias. Counterstereotype Imaging – Stereotype wegdenken (in German). https://www.anti-bias.eu/anti-bias-strategien/schritte-gegen-persoenliche-bias/counterstereotype-imaging/ ↩︎
  10. Anti-Bias. Individuation – auf die Einzigartigkeit jedes Menschen fokussieren (in German). https://www.anti-bias.eu/anti-bias-strategien/schritte-gegen-persoenliche-bias/individuation/ ↩︎
  11. Anti-Bias. Kontakttheorie – Kontakt hilft Stereotype und Vorurteile zu reduzieren (in German). https://www.anti-bias.eu/anti-bias-strategien/schritte-gegen-persoenliche-bias/kontakttheorie/ ↩︎
  12. Anti-Bias. Perspektivenübernahme – in die Schuhe des Gegenübers schlüpfen (in German). https://www.anti-bias.eu/anti-bias-strategien/schritte-gegen-persoenliche-bias/perspektivenuebernahme/ ↩︎
  13. Anti-Bias. 5 Schritte gegen persönliche Biases (in German). https://www.anti-bias.eu/anti-bias-strategien/schritte-gegen-persoenliche-bias/5-schritte-gegen-persoenliche-bias/ ↩︎