Module 3: Communication dans les cas de violences intrafamiliales

1. Obstacles à la divulgation de la violence subie
2. Stratégies de communication
3. Questions de dépistage des violences intrafamiliales
4. Réagir à un aveu de violence domestique subie
5. Questions qui se posent souvent dans le contexte des violences intrafamiliales
6. Communication visuelle

Focus sur milieu scolaire : Echanges avec les parents et les élèves

Sources

Introduction

Bienvenue dans le module 3 intitulé «  Communication dans les cas de violences intrafamiliales« . Ce module approfondira les aspects cruciaux de la communication dans les situations de violence domestique. Comprendre les complexités inhérentes à la révélation de la violence, utiliser des stratégies de communication efficaces et développer des réponses appropriées sont essentiels pour proposer une assistance efficace et complète aux victimes.

Objectifs pédagogiques

+ Comprendre les obstacles qui peuvent dissuader les individus de révéler la violence domestique.

+ Maîtriser la mise en œuvre de stratégies de communication adaptées aux défis spécifiques posés par les cas de violence domestique.

+ Savoir utiliser des questions de dépistage pour identifier les situations de violence domestique.

+ Réagir de manière appropriée et empathique aux révélations de violence domestique, afin que les victimes se sentent soutenues et comprises.

+ Maîtriser l’utilisation de méthodes de communication visuelle pour améliorer l’interaction dans les cas de violence domestique.

+ Connaître les démarches à engager lorsque les victimes révèlent des actes de violence.


1. Obstacles à la divulgation de la violence subie

Les personnes victimes de violence domestique peuvent être confrontées à divers problèmes qui les empêchent de parler ouvertement de leur situation.

Veuillez cliquer sur les croix situées sous chaque terme de l’illustration pour obtenir de plus amples informations sur certains obstacles courants:

A retenir : Les victimes de violence domestique proviennent de tous les horizons sociaux, culturels, économiques et religieux, avec des différences d’âge, de sexe et d’orientation sexuelle, y compris des personnes handicapées. La violence domestique touche des individus de tous les niveaux socio-économiques et éducatifs. Il est crucial de comprendre qu’il n’existe pas de « victime type ».

Bien que de nombreux exemples montrent souvent une femme victime dans des relations hétérosexuelles, il ne faut pas s’y tromper : les victimes peuvent être des hommes, des enfants, des personnes handicapées ou non binaires. Les agresseurs peuvent également être de tout sexe. Pour plus d’informations sur les agresseurs, consultez le Module 1. La violence domestique peut se produire entre partenaires, couples de même sexe, parents et enfants, frères et sœurs, oncles, tantes, cousins, grands-parents ou même colocataires. 


2. Stratégies de communication

Pour encourager une communication respectueuse et ouverte portant sur la violence subie, il est impératif de garantir aux victimes un espace privé sans la présence d’accompagnateurs (partenaire, enfants, autres membres de la famille ou soignants non familiaux). Cela permet au patient de s’exprimer librement et en toute sérénité. De manière générale, il est bénéfique d’utiliser des déclarations à la première personne du singulier. Ces déclarations peuvent être employées spécifiquement pour traiter les doutes ou les hésitations d’une victime durant la consultation ou lorsque le temps imparti à celle-ci est limité.

Veuillez cliquer sur les croix situées sous chaque terme de l’illustration pour obtenir de plus amples informations:


3. Questions de dépistage des violences intrafamiliales

Il est primordial de s’enquérir de la violence domestique par le biais de questions de dépistage tout en évitant d’exacerber le risque de préjudice pour les victimes et leurs enfants. Le processus de dépistage doit débuter par une déclaration de cadrage visant à introduire et à normaliser les questions.2

  • Barrières linguistiques et culturelles : En cas de difficultés linguistiques, il convient de tout mettre en œuvre pour que le dépistage se déroule dans la langue préférée de la victime, en tenant compte des barrières culturelles durant ce processus.
  • Questions comportementales : Poser des questions relatives au comportement qui sollicitent des descriptions de comportements plutôt que de se concentrer uniquement sur l’impact ou la signification des comportements.
  • Présentation des questions : Présentez les questions de manière calme et pragmatique. Si les réponses ne sont pas claires, demandez brièvement des éclaircissements en posant des questions supplémentaires.
  • Expression de gratitude : Exprimez toujours votre gratitude pour les informations fournies.3

A retenir: Il est essentiel d’explorer différentes approches pour déterminer celle qui convient le mieux, en gardant à l’esprit que chaque victime peut réagir différemment aux diverses méthodes employées.


Commencer par des questions d’ordre général

Commencez par poser des questions générales et utilisez des déclarations introductives pour aborder le sujet de la violence avant de poser des questions directes. Les questions ouvertes doivent être formulées pour encourager la victime à s’exprimer plutôt que de répondre par oui ou non. Évitez les questions qui pourraient impliquer une responsabilité de la victime.

« Comment qualifieriez-vous votre relation avec votre partenaire? »


Encadrer la question

Aménagez un moment de silence, permettant à l’individu de rassembler ses pensées. Faites preuve de patience et agissez avec calme. Montrez que vous écoutez attentivement, que ce soit par des hochements de tête ou des acquiescements verbaux tels que « hmm… ». Validez les émotions et encouragez la victime à partager son histoire à un rythme qui lui convient.

“Je ne sais pas si cela pose un problème pour vous, mais beaucoup de personnes sont confrontées à des relations abusives. Certaines ont trop peur ou sont trop mal à l’aise pour en parler elles-mêmes, donc j’ai commencé à poser la question de manière tout à fait anodine.”4

“La violence touche de nombreuses familles. La violence à la maison peut entraîner des problèmes physiques et émotionnels pour vous et votre enfant. Nous offrons des services à toute personne pouvant être concernée par la violence chez elle.5


Poser des questions directes

Voici quelques questions simples et directes que vous pouvez commencer à poser. Elles montrent que vous voulez entendre parler de ses problèmes. En fonction de ses réponses, continuez à poser des questions et écoutez son histoire. Si la réponse à l’une de ces questions est « oui », proposez votre soutien. Ne dites pas à la victime que ce n’est pas si grave ou ne minimisez pas la douleur.

“Ressentez-vous parfois de la peur chez vous ou dans votre relation?”

“Votre partenaire ou quelqu’un d’autre à la maison vous a-t-il déjà menacé de vous faire du mal ou de vous blesser physiquement de quelque manière que ce soit ? Si oui, quand cela s’est-il produit?”

“Votre partenaire ou quelqu’un d’autre à la maison essaie-t-il de vous contrôler, par exemple en vous empêchant d’avoir de l’argent ou de sortir de la maison?”

Autres exemples:

“Avez-vous déjà été pressé(e) ou contraint(e) de faire quelque chose de sexuel que vous ne vouliez pas faire?”6


“Au cours de l’année écoulée, quelqu’un vous a-t-il frappé(e), donné des coups de pied, des coups de poing ou vous a-t-il fait du mal d’une manière ou d’une autre ? Si oui, de qui s’agit-il?”

“Vous sentez-vous en danger dans votre relation actuelle?”7


“Un partenaire d’une relation antérieure vous fait-il sentir en danger aujourd’hui?”
8


“Vous êtes-vous déjà senti(e) contrôlé(e) ou isolé(e) par un proche?”
9


“Avez-vous un endroit sûr où aller en cas d’urgence?”
10

“Votre partenaire ou quelqu’un d’autre à la maison essaie-t-il parfois de vous contrôler en menaçant de vous faire du mal ou de faire du mal à votre famille?”11

“Avez-vous déjà été giflé(e), poussé(e) ou bousculé(e) par un proche?”

“Pourquoi vivez-vous encore avec votre partenaire ou un membre de votre famille qui vous traite de la sorte?”

“Auriez-vous pu éviter cette situation?”“Êtes-vous victime de violence domestique?12

“Vous avez de la chance qu’il ne se soit rien passé de pire.”“Pourquoi avez-vous fait ça…?”

Si vous avez besoin d’un interprète:

  • Ne demandez jamais à un ami ou une personne de la famille de la victime d’assurer l’interprétariat.
  • Il est préférable de faire appel à un interprète professionnel ayant reçu une formation en matière de violence domestique ou à un défenseur affilié à une agence locale spécialisée dans la violence domestique.
  • Choisissez un interprète du même sexe que le patient et envisagez de lui faire signer un accord de confidentialité afin de préserver la vie privée et la confiance.

Recommandations sur la manière de travailler avec les interprètes via ces liens:


4. Réagir à un aveu de violence domestique subie

Le choix de révéler son expérience de violence domestique est profondément personnel, et les victimes peuvent décider de ne pas en parler pour diverses raisons, telles que des préoccupations liées à leur sécurité, la peur des conséquences potentielles ou un manque de confiance, entre autres. Les professionnels peuvent soutenir les victimes de violence domestique en plaidant pour elles et en s’appuyant sur leur résilience et leurs points forts.13

Video uniquement disponible en anglais.
Description : La vidéo illustre la manière dont il convient de réagir lorsqu’une personne révèle qu’elle est victime de violence domestique.

Lorsqu’une personne s’ouvre, écoutez-la activement sans la juger ni lui proposer de solutions, en lui donnant l’espace nécessaire pour exprimer ses besoins. Vous pouvez chercher à obtenir des éclaircissements en posant des questions, mais vous devez surtout permettre à la personne de partager ses émotions. Utilisez les techniques suivantes pour l’aider à exprimer ses besoins, afin de mieux la comprendre.


Responsabiliser la victime

Il faut aider la victime à identifier et exprimer ses besoins et préoccupations. Laissez le silence s’installer dans la conversation. Si la personne pleure, donnez-lui suffisamment de temps pour se reprendre.

Évitez de poser des questions commençant par « pourquoi ».

“Quand vous avez dit plus tôt que votre partenaire ou autre membre de votre famille s’en prenait à vous [référence à un comportement évoqué précédemment], pourriez-vous m’expliquer, si cela vous  est possible, ce que cela signifie?”14

“Y a-t-il quelque chose dont vous avez besoin ou qui vous préoccupe?

“Pourquoi avez-vous fait cela? »

« Pourquoi avez-vous contrarié votre partenaire/membre de votre famille? »

Évitez de finir les réponses à la place de la personne.15


Instaurer un climat de confiance et faire preuve d’empathie:

Assurez-vous de bien comprendre ce que la victime partage en répétant ses propos pour confirmer votre compréhension. Reflétez les émotions qu’elle exprime et résumez ses préoccupations. Évitez de poser des questions suggestives au cours de la conversation.

« Vous avez mentionné que vous vous sentez très frustré(e). »

« Il semble que vous soyez en colère à ce sujet… »

« Vous semblez dire que… »

« J’imagine que cela vous bouleverse, n’est-ce pas? »

Ne regardez pas votre montre et ne parlez pas trop rapidement. Ne répondez pas au téléphone, ne regardez pas votre ordinateur et n’écrivez pas.16


Valider les émotions de la victime

Assurez à l’autre personne que ses émotions sont normales, créez un environnement sécurisé où elle peut les partager librement, et rappelez-lui qu’elle a droit à une vie sans violence ni peur. Valider consiste à écouter attentivement, comprendre, et croire en ce que l’autre exprime, sans jugement ni conditions.

« Vous n’êtes, en aucun cas,responsable. Vous n’avez rien à vous reprocher. »

“Il est normal d’en parler.”

“Il est possible d’obtenir de l’aide. » [À dire uniquement si c’est vrai]

Autres exemples

« Il n’y a aucune justification ou excuse pour ce qui s’est passé. »

« Personne ne mérite d’être frappé par son partenaire ou un membre de sa famille dans une relation. »

« Vous n’êtes pas seule. Malheureusement, beaucoup d’autres personnes ont été confrontées à ce  même problème. »

« Votre vie et votre santé sont précieuses. »

« Tout le monde mérite de se sentir en sécurité chez soi. »« Je crains que cela n’affecte votre santé. »


Apporter son soutien

Assurez-vous de ne pas porter de jugement et de ne pas donner de conseils non sollicités. Insistez sur le fait qu’il n’y a aucune excuse pour les comportements violents et prenez la victime au sérieux. Faites preuve d’empathie, analysez ses expériences et aidez-la à reconnaître et exprimer ses besoins et préoccupations.

“Je sais qu’il est difficile d’en parler, mais je suis là pour vous écouter.”

“Vous n’êtes pas seule, je suis là pour vous.”

“Vous n’êtes pas responsible de ce qui se passe.”

Autres exemples

“La violence n’est jamais acceptable et vous ne la méritez pas.”

“Merci de me faire confiance et de partager vos sentiments.”“Y a-t-il quelque chose dont vous avez besoin ou qui vous préoccupe?”

“Vous devriez absolument divorcer”

“Je pense que cela correspond à un comportement typique des hommes et des femmes et qu’il n’y a pas lieu de réagir de manière excessive.”

Ne faites pas allusion à l’histoire de quelqu’un d’autre et ne parlez pas de vos propres problèmes.17


Eviter la confrontation

Si la victime n’est pas prête à parler de la situation, ne la forcez pas. Sachez reconnaître le bon moment et faites-le-lui savoir. Ne mettez pas la pression.

« Je suis là pour vous aider et je suis disponible, même si je comprends que vous ne voulez pas en parler maintenant. »

“Rappelez-vous que vous n’êtes pas seule. Je serai là pour vous quand vous serez prête. »


Laisser la personne prendre ses propres décisions

Évitez de juger la capacité de la victime à prendre des décisions, afin d’éviter qu’elle ne perde confiance en vous. L’encouragement et la demande sont les clés.

“Comment puis-je vous apporter le soutien nécessaire?”

“Que puis-je faire pour vous aider à être plus en sécurité?”


Proposer des ressources pour trouver de l’aide

Faites connaître à la personne les services spécialisés dans la lutte contre la violence domestique qui peuvent lui apporter un soutien professionnel. Évitez les déclarations accusatrices ou condamnantes.

Fournissez les moyens pour obtenir de l’aide

Faites connaître à la personne les services spécialisés dans la lutte contre la violence domestique qui peuvent lui apporter un soutien professionnel.

Évitez les déclarations accusatrices ou condamnantes.

“Vous devez absolument appeler ce numéro et quitter votre agresseur immédiatement!”

“Pourquoi n’avez-vous pas quitté cette personne depuis longtemps?”

“Si vous étiez venu(e) plus tôt, j’aurais pu mieux vous aider”


Etapes suivantes:

Discutez avec la victime des mesures de sécurité et de l’évaluation des risques. Vous trouverez plus d’informations dans le  Module 5: Évaluation du risque et planification de la sécurité.

Après la révélation de la violence domestique, fournissez des informations sur l’aide offerte par les services sociaux. Vous trouverez plus d’informations dans le Module 4: Services d’aide du secteur social.

Vous trouverez ici plus d’informations sur les procédures pénales à suivre après une dénonciation à la police ici.



5. Questions fréquentes dans le contexte de la violence domestique

Voici des réponses à certaines questions qui peuvent se poser lorsque l’on se retrouve face à des victimes de violence domestique.18

“Que puis-je faire lorsque j’ai peu de ressources et peu de temps?”

Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup de temps ou de ressources : une simple phrase peut suffire pour faire savoir à la victime qu’elle n’est pas seule, que la violence n’est jamais une option et qu’elle peut obtenir de l’aide si elle le souhaite. Informez-vous sur les ressources du système de santé et de la communauté qui peuvent l’aider.

“Pourquoi ne faut-il pas  donner de conseils?”

Il est essentiel pour les victimes d’être écoutées et de pouvoir raconter leur histoire à une personne empathique. La plupart des victimes ne veulent pas qu’on leur dise quoi faire. Écouter attentivement et répondre avec empathie est souvent la chose la plus utile que vous puissiez faire. Les victimes doivent trouver leur propre voie et prendre leurs propres décisions. En parler peut les aider à le faire. Cependant, fournissez des informations (par exemple, par le biais de brochures) sur les ressources disponibles (par exemple, une aide financière, les coordonnées d’un centre d’accueil).

“Pourquoi les victimes de violence ne quittent tout simplement pas leur bourreau?”

De nombreuses raisons poussent les victimes à rester dans une relation violente. Il est important de ne pas les juger et de ne pas les inciter à partir. Elles doivent prendre cette décision elles-mêmes, en leur temps. Les raisons de ne pas partir sont liées aux facteurs suivants:

  • La dépendance financière/sociale, etc. peut être ressentie. Certaines personnes dépendent de leurs bienfaiteurs financiers.
  • La perception que la violence est normale dans les relations, et que chaque partenaire (ou autre membre de la famille) sera violent et contrôlant à un moment donné, tout en pensant que cette violence est méritée. 
  • Peur d’une réaction violente en cas de départ.
  • Sentiment qu’il n’y a pas d’endroit où aller ou personne vers qui se tourner pour obtenir du soutien.

Vous trouverez plus d’informations sur la dynamique de la violence domestique dans le Module 1.

“Comment cette personne s’est-elle retrouvée dans cette situation?”

Il est crucial d’éviter de  blamer la victime pour ce qui s’est passé. La violence n’est jamais appropriée, quelle que soit la situation. Il n’y a pas d’excuse ou de justification à la violence. Personne ne mérite d’être blessé.

“Ce n’est pas ce qu’on nous a appris.”

Ajoutez une dimension humaine en écoutant, en identifiant les besoins et les préoccupations des victimes, en renforçant leur soutien social et en améliorant leur sécurité. Aidez-les à voir et envisager les options qui s’offrent à elles et à sentir qu’elles ont la force de prendre et de mettre en œuvre des décisions importantes.

“Que se passe-t-il s’ils décident de ne pas porter plainte à la police?

Respectez leur décision. Faites-lui savoir qu’il peut changer d’avis. Informez-la qu’il existe quelqu’un à qui elle peut parler de ses options et qui l’aidera à porter plainte si elle le souhaite.

“Comment puis-je garantir la confidentialité si la loi m’oblige à porter plainte auprès de la police?”

Si la loi vous oblige à signaler la violence à la police, vous devez le dire à la personne. Vous pouvez dire, par exemple,  « Ce que vous me dites est confidentiel, ce qui signifie que je ne parlerai à personne d’autre de ce que vous partagez avec moi. La seule exception à cette règle est… » Renseignez-vous sur les spécificités de la loi et sur les conditions dans lesquelles vous êtes tenu de faire une déclaration (par exemple, la loi peut exiger la déclaration d’un viol ou d’une maltraitance d’enfant). Assurez-lui qu’en dehors de cette obligation de signalement, vous n’en parlerez à personne d’autre sans son autorisation. Vous trouverez de plus amples informations sur les aspects juridiques dans les différents pays dans Module 7.

“Et si la victime se met à pleurer?”

Laissez-la pleurer, donnez-lui ce temps. Vous pouvez dire: « Je sais qu’il est difficile d’en parler. Prenez votre temps. »

“Que faire si je soupçonne des violences, mais que la personne ne les reconnaît pas?”

N’essayez pas de forcer la personne à révéler la situation (vos soupçons peuvent être erronés). Vous pouvez toujours prodiguer des soins et proposer une aide supplémentaire.

“Que faire si la personne veut que je parle à son partenaire, à un membre de sa famille ou à celui qui s’occupe d’elle?”

Il n’est pas souhaitable que vous assumiez cette responsabilité. Toutefois, si la victime estime qu’elle peut le faire en toute sécurité et que cela n’aggravera pas la violence, il peut être utile qu’une personne qu’elle respecte lui parle – peut-être un membre de la famille, un ami ou un chef religieux. Avertissez-les que si cela n’est pas fait avec précaution, cela pourrait conduire à une aggravation de la violence.

“Que se passe-t-il si le partenaire, le membre de la famille ou l’aidant est également l’un de mes clients?”

Il est très difficile de continuer à voir les deux personnes lorsqu’il y a de la violence dans la relation. La meilleure pratique consiste à essayer de faire en sorte qu’un collègue puisse voir l’une des deux personnes, tout en veillant à ce que la confidentialité des informations communiquées par la victime soit protégée.

“Que faire si je pense que le partenaire, le membre de la famille ou l’aidant représente une menace pour la vie de la victime? ”

Faites part de vos inquiétudes à la victime en toute honnêteté, expliquez-lui pourquoi vous pensez qu’elle court un risque grave et expliquez-lui que vous souhaitez discuter des options possibles pour la mettre en sécurité. Dans cette situation, il est particulièrement important d’identifier et de proposer des alternatives sûres où la victime peut aller.

Préparez-vous à une telle situation et ayez à portée de main un dépliant contenant les numéros de téléphone respectifs (par exemple, ceux d’un refuge). Veillez à ce que cette liste soit à jour.

En fonction de la situation juridique du pays vous pouvez être obligé de signaler le risque à la police.

Demandez s’il existe une personne de confiance que vous pouvez associer à la discussion et que vous pouvez alerter sur le risque.

“Que faire si je ne peux plus supporter ce que j’entends?”

Vos besoins sont aussi importants que ceux de la victime dont vous vous occupez. Il se peut que vous ayez des réactions ou des émotions fortes en écoutant les victimes ou en parlant de la violence avec elles. C’est particulièrement vrai si vous avez vous-même subi des abus ou des violences – ou si vous en subissez actuellement.

Soyez conscient de vos émotions et profitez-en pour mieux vous comprendre.

Veillez à obtenir l’aide et le soutien dont vous avez besoin pour vous-même. Vous trouverez plus d’informations sur les façons de prendre soin de sa propre santé dans le module 9.


6. Communication visuelle

Les personnes victimes de violence domestique rencontrent souvent des difficultés pour accéder à l’information et aux services d’aide. La communication visuelle joue un rôle crucial dans la sensibilisation à la violence domestique. Il est essentiel d’utiliser des outils tels que des affiches (par exemple, avec des codes QR), des brochures ou des dépliants placés stratégiquement dans les salles d’attente, les toilettes, et autres endroits publiques. Placez des informations sur les services d’aide dans les toilettes (en incluant des avertissements appropriés pour éviter de les ramener chez soi si l’agresseur pourrait les trouver).

Ces aides visuelles servent à indiquer que l’établissement est un espace sûr pour discuter de la violence domestique et rendent les services d’aide facilement accessibles. En créant un environnement visuel qui aborde ouvertement la violence domestique, les personnes sont plus susceptibles de se sentir encouragées à parler et à demander de l’aide. Cette approche proactive contribue à briser le silence autour de la violence domestique et à favoriser une atmosphère de soutien.

À retenir:

  • Utilisez des visuels diversifiés qui représentent fidèlement les multiples expériences des personnes touchées par la violence (incluant tous les sexes sans stéréotypes).
  • Si possible, fournissez des informations disponibles en plusieurs langues.
  • Choisissez des images percutantes qui véhiculent un message positif. Évitez les images nuisibles telles que les représentations de la violence physique (car la violence domestique n’est pas seulement physique), les représentations sexualisées des victimes et des survivants, et les images exclusives à des groupes démographiques spécifiques.

Voici quelques exemples sur différents supports:

Signal international d’appel à l’aide utilisable pour les victimes de VIF:

Le signal international d’appel à l’aide est un signe de la main utilisé pour attirer l’attention sur la violence domestique. Il peut être utilisé lorsque la personne ne peut pas parler fort, par exemple parce que l’agresseur est à proximité (dans la voiture, à la maison, etc.).

“Le signal consiste à lever une main, le pouce rentré dans la paume, puis à replier les quatre autres doigts vers le bas, emprisonnant symboliquement le pouce avec le reste des doigts”19


Distribuez des brochures d’information sur la sensibilisation à la violence domestique ou sur les services de conseil locaux, en privilégiant ceux à proximité qui proposent des services anonymes en ligne.

Exemples:


Si la distribution de dépliants n’est pas sécurisée, créez des cartes de visite discrètes avec des numéros de téléphone et des adresses de services d’aide.


Affichez des boutons signalant qu’il s’agit d’un espace sûr pour parler de la violence domestique.


Focus sur le secteur scolaire: Communication avec les parents et les élèves

L’entretien avec l’enfant ou le jeune homme/la jeune femme

Préparation

  • Qui mènera la conversation? En qui l’enfant ou l’adolescent a-t-il confiance?
  • Quel est le cadre approprié (promenade, conversation à table, …)?
  • Existe-t-il un endroit où créer une atmosphère agréable?
  • Comment aider l’enfant ou l’adolescent à retrouver ses habitudes quotidiennes après la conversation?
  • Avez-vous besoin de notes, de stylos, de mouchoirs, de matériel d’information, ou autre?
  • Y a-t-il des centres de conseil pour le problème suspecté? Informez-vous.
  • Mettez-vous à la place de l’enfant ou de l’adolescent: souhaite-t-il avoir cette conversation? Veut-il en parler seul ou en présence d’une autre personne? En a-t-il déjà parlé avec quelqu’un d’autre?

Phase 1: Introduction

  • Cherchez à entrer en contact et à parler avec l’enfant ou l’adolescent.
  • Utilisez un langage adapté à l’âge et posez des questions ouvertes. Encouragez l’enfant ou l’adolescent à parler de sa situation à la maison. Les « incidents » impliquant des règles et du contrôle peuvent donner une idée de la situation familiale:
    • « Comment ça se passe à la maison? »
    • « Beaucoup d’enfants qui ont des problèmes de comportement à l’école ont des problèmes à la maison. Y a-t-il quelqu’un dans ta famille qui te met la pression? »
    • « Comment t’entends-tu avec tes parents, tes frères et sœurs, les autres membres de ta famille? »
    • « Y a-t-il quelque chose qui te rend triste ou inquiet? »
    • « Certains enfants ont peur à la maison. D’après toi, qu’est-ce qui les effraie? Y a-t-il des moments où tu as peur à la maison? »
  • Réduisez les tensions en exprimant clairement vos préoccupations.
  • Mettez-vous d’accord sur le calendrier et l’objectif.
  • Parlez de la confidentialité. Si vous prenez des notes, expliquez à quoi elles serviront.

Exemples

« Tu as mentionné que le petit ami de ta mère est parfois brutal avec elle lorsqu’il est contrarié. Cela m’inquiète toujours, c’est pourquoi je t’ai invité à en parler. Je veux savoir si je peux t’aider. Qu’en penses-tu? »

« J’ai remarqué que tu semblais très malheureuse et souvent déconcentrée et fatiguée en classe. L’autre jour, tu avais l’air anxieux et honteux. Je ne sais pas comment tu te sens à l’idée d’en parler, mais je pourrais peut-être te soutenir. Qu’en penses-tu? »

Phase 2: Question introductive

  • Pensez à une « première question » qui introduit le sujet.
  • Les questions précédentes de la phase d’introduction doivent avoir créé une atmosphère favorable.

Exemples

« Je me demande s’il y a quelque chose qui te dérange et t’empêche de dormir. Comment te sens-tu quand tu essaies de dormir? »

« J’ai eu l’impression que tu étais anxieux ou effrayé quand je distribuais le travail à faire. Peux-tu m’en parler? »

Phase 3: Contenu de la conversation

  • Écoutez activement et prenez l’enfant ou l’adolescent au sérieux.
  • Aidez-le à parler de ses expériences, de ses sentiments et de ses besoins. S’il ne veut pas parler, proposez de le faire plus tard.
  • Traitez ses déclarations sans jugement.
  • Renforcez l’estime de soi de l’enfant ou de l’adolescent en lui faisant comprendre que la violence n’est jamais acceptable et qu’il n’a rien à se reprocher. Renforcer et confirmer que les sentiments de l’enfant ou de l’adolescent sont justes. Aidez l’enfant ou l’adolescent à percevoir et à respecter ses propres limites et celles des autres. Un secret qui est effrayant et dangereux, qui semble effrayant ou menaçant, qui peut vous donner des maux d’estomac ou même des cauchemars, n’est pas un vrai secret – vous avez le droit d’en parler, même si vous avez promis de ne pas le faire. 
    • « La violence n’est jamais acceptable. »
    • « Ce n’est pas de ta faute »
    • “Tu as le droit de te sentir en colère/triste/en danger/etc. »
    • « Tu peux en parler, même si tu as promis de ne pas le faire. »
    • « Nous allons mettre en place des moyens pour te venir en aide. »
  • Croyez l’enfant ou l’adolescent. Écoutez attentivement et ne banalisez rien. Dites à l’enfant ou à l’adolescent qu’il est utile d’en parler.
    • « Je te crois. »
    • « Je suis heureux que tu sois venu me voir. »

Aidez l’enfant ou l’adolescent à proposer ses propres solutions et respectez ses décisions tant que le bien-être de l’enfant ou de l’adolescent n’est pas menacé.

Soutenir l’enfant ou l’adolescent dans l’élaboration d’un « plan d’urgence ».

Exemples

« Le plus important pour moi est de comprendre comment tu gères la situation. Pourrais-tu m’en parler? »

« Tu dis que c’est de ta faute lorsque tes parents se disputent ou que ton père/ta mère te frappe ou crie après toi parce que tu le/la provoques. Peux-tu expliquer ce que tu veux dire par là? »

« Comment peux-tu faire en sorte de ne pas être en danger en cas de violence entre tes parents? »

« Vers qui peux-tu te tourner en cas de violence entre tes parents? Y a-t-il un voisin? Un oncle ou une grand-mère qui habite à proximité? As-tu accès à un téléphone? »

Phase 4: Fin de l’entretien

  • Revenir à l’objectif de la conversation: Assurez-vous que l’objectif de la discussion est clair et indiquez s’il y aura une suite ou quelle sera la procédure ultérieure. Coordonnez les actions futures avec l’enfant ou l’adolescent, si possible.
  • Recherche de soutien: Assurez-vous que la recherche de soutien auprès des parents ou d’autres personnes de confiance se fait avec le consentement de l’enfant ou de l’adolescent et ne met pas celui-ci en danger. Posez des questions sur les relations de l’enfant ou de l’adolescent avec sa famille et ses amis. Établissez prudemment des contacts avec les membres de la famille ou les personnes responsables de l’enfant ou de l’adolescent.

Exemples

« Les 30 minutes sont presque écoulées et il est temps de terminer. De quoi aimerais-tu encore parler? Y a-t-il autre chose que je devrais savoir? »

« J’ai remarqué que cela n’a pas toujours été facile pour toi, mais… »

« Je pense que nous avons eu une bonne discussion. Maintenant, je sais ce qui se passe. Peut-être serait-il bon que je revienne vers toi, dans une semaine par exemple, pour savoir comment tu vas? »

« Je te remercie de m’avoir confié tant de choses/d’avoir été si honnête/d’avoir eu le courage de tout me dire, car cela a dû être très dur pour to. »

« J’inviterai ta maman à discuter avec moi, comme nous en avons convenu. Nous resterons également en contact. »

« Je réfléchis encore à la suite à donner à ces informations et je consulterai Mme Meyer. Je te tiendrai au courant de la suite des événements. »

Conseils pour les situations difficiles

Le silence

  • Acceptez que l’enfant ou l’adolescent ne puisse pas parler ou souhaite garder le silence sur le sujet.
  • Faites-lui savoir que les pauses dans les conversations sont autorisées.

Conflits de loyauté

  • Respectez la loyauté de l’enfant ou de l’adolescent envers ses parents.
  • Donnez un nom aux comportements violents et positionnez-vous clairement contre eux.
  • Respectez en même temps les personnes impliquées.

Demande de garder le secret

  • Ne vous engagez jamais à garder des secrets.
  • Rappelez-vous que la violence est une question de protection de l’enfance.
  • Discutez des prochaines étapes avec l’enfant ou l’adolescent.
L’entretien avec les parents

Préparation

Attitude positive lors de la conversation

  • Montrez de la reconnaissance aux parents. Ne faites pas de reproches et n’accusez personne.
  • Examinez toujours d’un œil critique vos propres expériences et attitudes personnelles à l’égard de la violence domestique.
  • Remettez en question votre propre attitude à l’égard de la famille.
    • « Suis-je intérieurement agressif envers les parents? »
    • « Suis-je intéressé par ce qu’ils ont à dire sur les problèmes? »
    • « Suis-je sensible à leurs craintes et puis-je comprendre pourquoi ils préfèrent ne pas en parler? »
  • Concentrez-vous sur les préoccupations de l’enfant ou de l’adolescent.
  • Commencez la conversation en parlant des ressources de l’enfant ou de l’adolescent (et des parents, si possible). L’objectif est d’orienter  la conversation vers l’avenir.

Préparation de l’entretien avec les parents

  • Si vous soupçonnez des violences domestiques, invitez uniquement le parent qui semble pour vous être la victime.
  • Recueillez et documentez ce que vous ou vos collègues avez observé.
  • Échangez des informations avec les collègues qui s’occupent de l’enfant ou de l’adolescent concerné.
  • Si nécessaire, demandez conseil à une agence spécialisée.
  • Ayez à portée de main des brochures, des adresses d’aide, et d’autres supports d’information.
  • Réfléchissez à la manière de gérer votre crainte que la situation n’empire pour l’enfant ou l’adolescent après votre intervention.
  • Informez l’administration de l’école si nécessaire pour obtenir du soutien.
  • Proposez la conversation aux parents comme un échange sur le développement de l’enfant ou de l’adolescent.
  • Préparez-vous à la possibilité que l’entretien n’ait pas lieu.
  • Mettez-vous à la place des parents pour comprendre leur perspective.
  • Élaborez des propositions pour résoudre le problème en tenant compte des souhaits de l’enfant ou de l’adolescent. Informez-vous sur les différentes possibilités de soutien.

Phase 1: Ouvrir la conversation

  • Mentionnez clairement l’opportunité et l’objectif de la conversation.
  • Parlez du calendrier des séances

Exemple

« Nous vous avons invité à parler de votre fille aujourd’hui. Nous voulons tous qu’elle aille bien et qu’elle grandisse de manière positive. Avec vous, nous aimerions réfléchir à ce que chacun peut faire pour y contribuer. »

Phase 2: Clarification de la situation

  • Pensez à une phrase d’introduction pour commencer l’entretien avec les parents.
  • N’abordez pas immédiatement la question de la responsabilité ; du point de vue des parents, cela peut être perçu comme une accusation de culpabilité.
  • Partagez vos préoccupations pour l’enfant ou l’adolescent sans vous concentrer sur un éventuel mauvais comportement du parent.
    • « Vous inquiétez-vous parfois de…? » »Il/Elle a l’air si déprimé(e) parfois et nous ne comprenons pas pourquoi. »

Exemples

« J’ai observé depuis environ deux mois et demi que votre fille a changé: elle ne se présente plus en classe, semble renfermée et a eu des notes inférieures aux trois derniers contrôles. Avez-vous une idée de la raison de ce changement? »

  • Abordez activement les craintes éventuelles des parents et répondez-y par des informations factuelles, sans minimiser le comportement qui met en danger le bien-être de l’enfant ou de l’adolescent, ni en faire un tabou.
  • Citez les obstacles possibles:
    • « Je peux comprendre que cette conversation soit difficile pour vous. »
    • « Nous voyons bien que votre enfant est blessé. Réfléchissons à la manière dont nous pouvons faire en sorte que cela ne se reproduise plus. »
    • « Je vois que vous êtes blessé et je m’inquiète pour vous et votre enfant. »
  • Conduisez la discussion avec transparence et informez les parents qu’il pourrait être nécessaire d’informer le bureau de protection de l’enfance en cas de risque.
  • Dissipez les craintes des parents: Mettez l’accent sur l’aide que la famille peut recevoir.

Exemples

« Je comprends que cette conversation soit difficile pour vous. Il s’agit de votre enfant et de questions familiales, les gens n’aiment pas parler de cela… Je dois admettre que c’est difficile pour moi aussi! »

« Nous avons une conversation difficile… Vous ne savez pas ce que je ferai si vous me dites qu’il y a des problèmes à la maison… Mais je peux vous assurer que je discuterai avec vous de la suite des événements. »

  • Prudence avec le terme « violence »: Si vous prévoyez une confrontation avec une personne soupçonnée de violence domestique, évitez d’utiliser le terme « violence ».

Exemples

« Parfois, le contexte famillial explique pourquoi les enfants ne réussissent pas bien à l’école. Est-ce une possibilité? Est-il possible que votre fille soit inquiète? Par exemple, à propos de vous? »

« Il se peut que je me trompe. Mais je me demande s’il est possible que votre mari/partenaire vous mette la pression. Est-ce possible? »

  • Les réactions de dissimulation ou de banalisation sont compréhensibles au début.
  • Écoute active: Évitez les interprétations et les jugements.
  • Le questionnement et l’écoute mutuels sont particulièrement importants lors de cette phase!

Exemples

« Nous partons du principe que ce que votre fils/fille nous dit est vrai. Cependant, il ne s’agit pas de clarifier ce qui s’est passé, mais de savoir ce qui devrait se passer pour que votre enfant se sente mieux. Qu’est-ce qui peut y contribuer? »

« Avec ce que nous observons, nous sommes obligés de réagir. Il faut veiller à ce que votre fille/fils puisse se développer sainement. Comment y parvenir? »

« Cette conversation a pour but d’aider tous les membres de la famille à se sentir mieux. Il y a parfois des situations où l’on ne réagit pas de manière appropriée. Nous voulons maintenant réfléchir à la manière de changer cela. »

« Cette conversation a pour but d’aider votre fille/fils à aller mieux. Nous voulons réfléchir à ce que nous pouvons tous faire pour l’aider. »

Phase 3: Trouver des solutions

  • Trouvez des idées d’actions futures en associant le(s) parent(s) à la reflexion.
  • Proposez vos idées pour améliorer la situation.

Phase 4: Trouver un accord

  • Si vous sentez que des limites personnelles sont atteintes et que la conversation ne peut pas continuer, il est bon d’ajourner la conversation. Cette pause permet à chacun de « réfléchir à ce qui a été dit ».
    • Toute conversation doit se terminer par un accord sur la poursuite de la discussion.
  • Convenez d’arrangements spécifiques et consignez-les par écrit.
  • Fixez un rendez-vous de suivi pour vérifier le respect de ces dispositions si nécessaire.
  • Élaborez un plan d’action réaliste en fonction des possibilités des parents.

Quand dois-je renoncer à l’entretien parental et informer directement le service d’aide à l’enfance?

  • Suspicion d’abus sexuel au sein de la famille
  • Situation de danger ou de crise aiguë
Engagement professionnel

En cas de suspicion de violence domestique, vous pouvez contacter des centres de conseil, des bureaux d’aide à la jeunesse et d’autres professionnels pour obtenir de l’aide. Si vous êtes certain que la situation présente un risque élevé pour l’enfant ou l’adolescent, il est impératif de le protéger en faisant appel au bureau de protection de la jeunesse après consultation de la direction de l’école. Les systèmes de soutien locaux et régionaux ont prouvé leur efficacité dans la protection des enfants et des adolescents contre la maltraitance et la négligence. La « coopération institutionnalisée » se réalise par le biais de groupes de travail où des spécialistes de divers secteurs – protection de la jeunesse, écoles, police, justice, bureaux de santé et de protection sociale, psychiatrie infantile et juvénile, et corps médical – se réunissent régulièrement pour coordonner leurs actions.


Sources

  1. RACGP, Factsheet: Improving Responses, https://www.racgp.org.au/familyviolence/resources.htm, accessed 10.01.2024 ↩︎
  2. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  3. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  4. Ashur M. L. (1993). Asking about domestic violence: SAFE questions. JAMA, 269(18), 2367. ↩︎
  5. Ashur M. L. (1993). Asking about domestic violence: SAFE questions. JAMA, 269(18), 2367. ↩︎
  6. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  7. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  8. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  9. www.endgv.org, Working together for gender equity and social justice in King County,
    Screening for Domestic Violence, https://endgv.org/wp-content/uploads/2016/05/Screening-for-Domestic-Violence-00000002.pdf ↩︎
  10. Ashur M. L. (1993). Asking about domestic violence: SAFE questions. JAMA, 269(18), 2367. ↩︎
  11. Ashur M. L. (1993). Asking about domestic violence: SAFE questions. JAMA, 269(18), 2367. ↩︎
  12. Rhodes KV, Frankel RM, Levinthal N, Prenoveau E, Bailey J, Levinson W. “You’re not a victim of domestic violence, are you?” Provider patient communication about domestic violence. Ann Intern Med. 2007 Nov 6;147(9):620-7. doi: 10.7326/0003-4819-147-9-200711060-00006. PMID: 17975184; PMCID: PMC2365713. ↩︎
  13. Thackeray, J., Livingston, N., Ragavan, M. I., Schaechter, J., Sigel, E., COUNCIL ON CHILD ABUSE AND NEGLECT, & COUNCIL ON INJURY, VIOLENCE, AND POISON PREVENTION (2023). Intimate Partner Violence: Role of the Pediatrician. Pediatrics, 152(1), e2023062509. https://doi.org/10.1542/peds.2023-062509 ↩︎
  14. Safe+Equal “Identifying family violence”, accessed 12.01.2024. https://safeandequal.org.au/working-in-family-violence/identifying-family-violence/ ↩︎
  15. World Health Organization, Clinical Handbook “Health Care for Women Subjected to Intimate Partner Violence or Sexual Violence”, 2014, p. 19.  
    http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/136101/WHO_RHR_14.26_eng.pdf;jsessionid=2BA58E813B52A1105271DB988D1AAC88?sequence=1 ↩︎
  16. World Health Organization, Clinical Handbook “Health Care for Women Subjected to Intimate Partner Violence or Sexual Violence”, 2014.  
    http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/136101/WHO_RHR_14.26_eng.pdf;jsessionid=2BA58E813B52A1105271DB988D1AAC88?sequence=1 ↩︎
  17. World Health Organization, Clinical Handbook “Health Care for Women Subjected to Intimate Partner Violence or Sexual Violence”, 2014, p. 19.  
    http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/136101/WHO_RHR_14.26_eng.pdf;jsessionid=2BA58E813B52A1105271DB988D1AAC88?sequence=1 ↩︎
  18. World Health Organization, Clinical Handbook “Health Care for Women Subjected to Intimate Partner Violence or Sexual Violence”, 2014.  
    http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/136101/WHO_RHR_14.26_eng.pdf;jsessionid=2BA58E813B52A1105271DB988D1AAC88?sequence=1 ↩︎
  19. Nadia, Ebrahim (April 22, 2020). “This Secret Signal Could Help Women in Lockdown with Their Abusers”. Refinery29. Accessed 12.02.2024. https://www.refinery29.com/en-ca/2020/04/9699234/domestic-violence-quarantine-coronavirus-signal-help ↩︎