Données et statistiques en France

  1. Données de prévalence et enquêtes sur les victimes
  2. Coût de la violence domestique (VIF)
  3. Répartition de la violence domestique  (VIF) par âge
  4. Nombre de décès

1. Données de prévalence et enquêtes sur les victimes

En France en 2022, les services de sécurité ont enregistré 244 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une hausse de 15% par rapport à 2021, proche du taux de croissance annuel moyen enregistré depuis 2019. Le nombre de victimes recensées a doublé depuis 2016, les services de police et de gendarmerie ayant libéré la parole des victimes et amélioré les conditions de leur accueil. La part des victimes déclarant des faits antérieurs à leur année d’enregistrement reste stable par rapport à 2021 (28%).

Les deux tiers des affaires de violences conjugales concernent des violences physiques ; la grande majorité des victimes sont des femmes (86%), tandis que les mis en cause sont plus souvent des hommes (87%). Comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion sont les départements où le taux de victimes enregistrées pour 1 000 habitants de 15 à 64 ans est le plus élevé.

Selon le SSMSI et sa base de données statistiques des victimes d’infractions enregistrées par la police et la gendarmerie en 2022 – le SSMSI est le service des statistiques du ministère de la sécurité intérieure.

En outre, les résultats de l’enquête de victimisation Genese 2021 montrent que seule une victime de violence domestique sur quatre signale l’incident aux services de sécurité.

En 2021, 3,6 millions de femmes âgées de 18 à 74 ans – soit 15,9 % des femmes de ce groupe d’âge – ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire au moins une fois depuis l’âge de 15 ans.


2. Coût de la violence domestique (VIF)

Il existe peu d’études financières récentes sur les coûts générés par les VIF.

Toutefois, il peut être utile de citer celle publiée en mars 2022 par la Fondation des Femmes (https://fondationdesfemmes.org/fondation/nos-publications/) intitulée « Le coût des inégalités en France », qui évalue le coût annuel des VIF à 3,6 milliards d’euros (cf. page 10) :

Cette étude fait référence à celle réalisée en 2012 par Catherine Cavalin du CNRS « Estimation du coût des violences au sein du couple et de leur incidence sur les enfants en france en 2012 : synthèse de la troisième étude française de chiffrage » qui évoquait cet ordre de grandeur dans son hypothèse basse de coût annuel des VIF :

En prévoyant aussi de façon complémentaire une hypothèse haute :


3. Répartition de la violence domestique (VIF) par âge

Selon le SSMSI et sa base de données statistiques des victimes d’infractions enregistrées par la police et la gendarmerie en 2022 – le SSMSI est le service des statistiques du ministère de la sécurité intérieure.

4. Nombre de décès

(Selon l’étude du ministère français de l’Intérieur : « Morts violentes au sein du couple en 2022 »)

En 2022, 145 morts violentes au sein du couple ont été recensées par les services de police et unités de gendarmerie, contre 143 l’année précédente (2 victimes en plus, soit +1 %).

Ces faits représentent 18 % (19 % en 2021) de l’ensemble des homicides non crapuleux et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner enregistrés en France en 2022 (818 cas recensés).

En moyenne, un décès est enregistré tous les deux jours ½, chiffre stable par rapport à 2021.

366 tentatives d’homicides au sein du couple ont par ailleurs été recensées sur un total de 3 486 tentatives d’homicides. Elles représentent 10 %) du total des tentatives d’homicides.

64 départements et collectivités d’outre-mer sur 107 (60 %) enregistrent au moins un décès.

Les départements qui enregistrent le plus de faits sont le Nord (7 victimes féminines et 2 masculines), les Alpes-Maritimes et le Rhône (5 victimes féminines chacun), puis la Seine Saint Denis (4 victimes féminines et 1 masculine).

Pour les DROM/COM, ce sont la Guyane, la Réunion (2 victimes féminines et 1 masculine chacun) et la Nouvelle-Calédonie (3 victimes féminines).

Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes : 118 en 2022 contre 122 en 2021 (4 victimes en moins, soit – 3 %). Elles représentent 81 % du total des victimes. (- 4 % par rapport à 2021).

En 2022, le nombre d’hommes victimes est de 27 contre 21 en 2021 (6 victimes en plus, soit + 29 %).

Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.

La dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte.

Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur, sans préméditation, principalement avec une arme blanche ou une arme à feu.

Le profil type de la victime est très majoritairement féminin, le plus souvent de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.

14 % des auteurs et 12 % des victimes sont âgés de 70 ans et plus au moment des faits. Ils étaient respectivement 25 % et 20 % en 2021. 9 % des auteurs et 6 % des victimes ont au moins 80 ans. La maladie ou la vieillesse constitue la cause principale du passage à l’acte de ces personnes âgées.

Dans 36 % des cas, la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.

31 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences antérieures. 65 % de celles-ci avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et, parmi elles, 79 % avaient déposé une plainte antérieure. Seuls deux auteurs étaient sous contrôle judiciaire et une victime s’était vue remettre un téléphone grave danger. Une victime masculine faisait l’objet d’une ordonnance de protection.

A l’instar de 2021, 12 enfants mineurs sont décédés dans la sphère familiale, victimes d’infanticides.

Le nombre de décès au sein du couple en 2022 renoue avec les chiffres des années 2015 à 2018 avec une tendance à la baisse.